- Vivre dans un environnement à faible teneur en oxygène prolonge la durée de vie et améliore la fonction neurologique chez la souris.
- Des rongeurs modifiés génétiquement pour avoir une durée de vie anormalement courte ont vécu 50% plus longtemps que prévu lorsqu'ils ont été placés dans un environnement pauvre en oxygène.
- Les mécanismes derrière les effets protecteurs de la privation d'oxygène restent à découvrir.
L'oxygène est un élément indispensable à notre survie... Toutefois, créer un léger manque pourrait être la clé pour vivre plus longtemps, si on en croit les travaux publiés par des chercheurs de Harvard Medical School et parus dans la revue PLOS Biology le 23 mai 2023. Ils assurent que la restriction en oxygène prolonge l'espérance de vie des souris.
Oxygène : il en faut... mais pas trop pour vivre longtemps
Pour évaluer les conséquences d'une diminution du taux d'oxygène sur la longévité, les chercheurs ont placé des souris modifiées génétiquement pour avoir une durée de vie anormalement courte (3 à 4 mois au lieu de 2 ans) dans un environnement hypoxique avec une concentration d'oxygène de seulement 11 %. Cela correspond à une installation dans un camp de base du mont Everest. Les rongeurs, soumis à ces conditions de vie, ont vécu 50 % plus longtemps que prévu.
Outre accroitre la longévité, la réduction d'oxygène pourrait également avoir des effets bénéfiques sur les fonctions neurologiques. "Les souris vivant dans un environnement à faible teneur en oxygène ont également conservé plus longtemps leur fonction neurologique, telle que mesurée par leurs performances lors d'un test standard de coordination et de force", explique le communiqué de l'établissement américain.
Restriction d'oxygène et longévité : des mécanismes à comprendre
Cherchant à comprendre les mécanismes derrière cet effet, les scientifiques ont d'abord examiné l'alimentation pour voir si les rongeurs avait moins mangé. En effet, de précédentes études ont montré qu'un apport calorique moindre participait au prolongement de la durée de vie chez plusieurs animaux.
"À la surprise des chercheurs, les souris vivant dans la chambre hypoxique ont mangé un peu plus de nourriture que celles vivant sous des concentrations normales d'oxygène", précise le communiqué. L'équipe a alors émis différentes hypothèses, comme l'activation de certaines voies métaboliques ou la modification de la structure génétique des cellules. Elle table sur de nouveaux essais pour apporter de plus amples informations sur ces mécanismes.
Bien que les résultats de cette étude soient encourageants, il est important de souligner que cela ne signifie pas que nous devons tous vivre dans un environnement pauvre en oxygène. Cependant, ces découvertes - si elles se confirment - pourraient ouvrir de nouvelles pistes pour lutter contre le vieillissement et les maladies neurologiques.