Le trouble bipolaire est une maladie psychique chronique qui se caractérise par des fluctuations d'humeur extrêmes, allant de la manie à la dépression avec pensées suicidaires. Le diagnostic de cette pathologie qui se développe généralement entre l'âge de 12 et 25 ans, peut prendre jusqu'à 6 ans selon les estimations. Ce délai est particulièrement alarmant... d'autant plus qu'une étude de l'institut Karolinska (Suède), parue dans la revue JAMA Psychiatry, révèle qu'une prise en charge précoce réduit les risques de suicide chez les adolescents.
Trouble bipolaire : le diagnostic réduit les risques de suicide
Les chercheurs ont examiné les dossiers médicaux des jeunes de 15 à 19 ans habitant dans l'une des 21 régions suédoises sur une période de 13 ans. Les résultats, qui comprenaient 585 suicides confirmés dans ce groupe d'âge, ont montré de grandes différences régionales dans le pourcentage de jeunes diagnostiqués avec un trouble bipolaire.
L'équipe a, en effet, découvert que les garçons qui avaient reçu un diagnostic de trouble bipolaire présentaient des taux de suicide inférieurs de près de 5 % dans les régions où le nombre de diagnostics réalisés était le plus élevé, par rapport à celles qui avaient un taux inférieur de réalisation de diagnostics.
"Cela suggère que le suicide chez les adolescents en Suède pourrait être réduit grâce à des améliorations du diagnostic de la bipolarité et de son traitement", estime l'auteur de l'étude Adrian E. Desai Boström chercheur au sein de l'institut Karolinska.
Attention à ne pas manquer les signes de trouble bipolaire
Les chercheurs mettent aussi en garde contre les mauvais diagnostics. Ils estiment qu'un traitement malavisé peut aussi conduire à un taux de suicide plus élevé.
"Par exemple, certains jeunes pourraient être transférés par les services psychiatriques vers les services sociaux en vertu des dispositions des lois relatives à la prise en charge des jeunes et des personnes handicapées", rappelle Peter Andersson, auteur de l'étude, dans un communiqué de son établissement. "Nous savons également que les patients bipolaires sont parfois diagnostiqués à tort comme souffrant de dépression 'normale'."
Pour réduire les risques, les parents, les enseignants et les professionnels de la santé mentale doivent être conscients des signes et symptômes de la bipolarité chez les adolescents et encourager les jeunes à parler ouvertement de leurs difficultés.