Pour la vingtième année consécutive, le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) publie en partenariat avec Ipsos un observatoire sur la sécurité des médecins.
Sécurité des médecins : une forte augmentation des violences
"Cette diffusion coïncide cette année avec les faits tragiques du CHU de Reims, où une infirmière (décédée de l’agression) et une secrétaire médicale ont été violemment attaquées, nous invitant expressément une fois encore à élargir le débat sur la protection de l’ensemble de la communauté des soignants", explique l’instance en préambule.
L’enquête recueille les déclarations d’incidents et d’agressions signalées par les médecins auprès de leurs conseils départementaux de l’Ordre. Le recensement de l’année 2022 met d’abord en exergue une forte augmentation des violences (+23% depuis l’année 2021), un fait inédit depuis la naissance de l’Observatoire. Les Hauts-de-France, l'Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes sont les régions les plus touchées par ce phénomène, par ailleurs davantage ancré dans les milieux urbains.
Autre enseignement du sondage : les femmes sont globalement plus victimes de violence que les hommes, et la majorité des médecins déclarants sont des généralistes. 80% des agressions sont des atteintes aux personnes via des propos oraux ou des menaces, et 20% sont des vols ou des tentatives (ordonnance, sac à main, tampon professionnel...), les dommages physiques arrivant en troisième position.
Les trois premiers motifs de violence sont "un reproche relatif à une prise en charge", "un refus de prescription (médicament, arrêt de travail...)" et "une falsification de document (ordonnance, certificat...)".
Une sous-déclaration notable des violences
"Le Conseil national de l’Ordre des médecins est par ailleurs conscient d’une sous-déclaration notable des violences dont les médecins sont victimes, notamment de ceux exerçant dans les établissements de soins publics et privés", indiquent pour finir les membres de l’organisation. "Par ailleurs, trop peu de médecins vont jusqu’au bout de la démarche : en 2022, sur les 1244 déclarations, 31% seulement des victimes ont porté plainte" concluent-ils dans un communiqué.