Les troubles de la déglutition ne sont pas anodins : les conséquences possibles sont la malnutrition, la perte de poids et la déshydratation. Grâce à des chercheurs allemands et américains, on en sait un peu plus sur le processus en cause.
Troubles de la déglutition : le rôle clef du nerf vague
D’après leurs travaux publiés dans la revue "Neuron", il apparaît que ce trouble, qui fait que certaines personnes ont du mal à avaler les aliments et/ou les liquides, résulterait d’un défaut du nerf vague qui assure la communication entre le cerveau et de nombreux organes du corps.
En effet, ce sont les cellules sensorielles du nerf vague qui détectent et localisent les aliments dans l'œsophage et dont les signaux aident à transporter les aliments vers l'estomac. Dans le cas des troubles de la déglutition, les chercheurs décrivent comment les cellules sensorielles du nerf vague réagissent à des stimuli mécaniques dans l'œsophage et déclenchent des mouvements musculaires involontaires, un processus connu sous le nom de péristaltisme œsophagien.
Pour arriver à cette conclusion, le Dr Teresa Lever, de la faculté de médecine de l'université du Missouri à Columbia (États-Unis), a mis au point une méthode qui a permis aux chercheurs d’observer en temps réel la déglutition chez des souris au comportement libre et non anesthésiées.
Trouble de la déglutition : vers un meilleur traitement ?
Après avoir désactivé leurs neurones sensoriels dans les "ganglions vagaux" - un "nœud" de corps neuronaux dans le système nerveux, qui permettent la déglutition, les scientifiques ont découvert que les souris ont “perdu la capacité d'effectuer par réflexe les mouvements musculaires appropriés qui transportent les aliments vers l'estomac, et elles ont rapidement perdu du poids", explique l'auteur principal, le Dr Elijah Lowenstein.
Ainsi, en l'absence de ces cellules dans le nerf vague, la nourriture reste bloquée dans l'œsophage. Chez certaines souris, les aliments remontaient en outre dans la gorge.
"Nos travaux peuvent maintenant aider à développer de meilleurs traitements pour les troubles de la déglutition. Une option serait d'activer pharmacologiquement les récepteurs mécaniques que nous avons identifiés", explique la professeur Carmen Birchmeier, qui dirige le laboratoire de biologie du développement et de transduction des signaux au centre Max Delbrück de Berlin.