C’est une avancée pour les personnes qui souffrent de trouble du comportement du sommeil à mouvements oculaires rapides (REM), un trouble du sommeil où la personne endormie réagit à ses rêves dans la vie réelle.
Des chercheurs ont en effet identifié un traitement potentiel pour aider ces personnes qui mettent en scène leurs rêves en émettant des sons vocaux ou en effectuant des mouvements soudains et violents des bras et des jambes pendant leur sommeil, ce qui peut entraîner des blessures importantes pour eux-mêmes ou pour leurs partenaires de lit.
Rêves agités : la protéine tau en cause ?
La nouvelle étude, publiée dans le Journal of Neuroscience, menée sur des souris, décrit que ce trouble du comportement en sommeil paradoxal trouve sa source dans un mécanisme de dégénérescence des cellules du cerveau qui perdent leur fonction au fil du temps.
Cette neurodégénérescence est associée à l'accumulation de la protéine tau, une protéine qui aide normalement à stabiliser le squelette interne des cellules nerveuses dans le cerveau. Ce mécanisme serait donc un biomarqueur précoce de la détérioration imminente du cerveau dans ce trouble précis.
Cette protéine est déjà incriminée dans de nombreuses démences, dont la maladie Alzheimer ou encore des troubles métaboliques comme l’obésité ou le diabète, indique l’Inserm.
Les médicaments contre les insomnies diminuent les rêves agités
Et ce n'est pas tout ! Grâce à leurs travaux, les chercheurs ont peut-être trouvé un moyen de traiter ce trouble. En effet, les médicaments couramment utilisés pour traiter l'insomnie, connus sous le nom d'antagonistes du double récepteur de l'orexine, constitueraient une option thérapeutique efficace, d'après les auteurs de l'étude.
Après l’avoir administré à deux reprises pendant une période de 24 heures afin d'évaluer le sommeil des souris suivies dans les phases de lumière et d'obscurité, les chercheurs ont observé plusieurs bénéfices. Le médicament réduisait non seulement le temps nécessaire pour s'endormir et augmentait à la fois la qualité et la durée du sommeil, mais il réduisait également les niveaux de mise en scène des rêves.
Les options thérapeutiques actuelles pour ce trouble se limitent principalement à la mélatonine et au clonazépam, également connu sous le nom de Klonopin, de sorte que ces résultats suggèrent un nouveau traitement prometteur avec potentiellement moins d'effets secondaires, expliquent les auteurs.