1,6 % de la population est atteinte de fibromyalgie, selon le ministère de la Santé. Il s’agit, d’après la définition de l’Assurance maladie, d’une “affection chronique, caractérisée par des douleurs diffuses persistantes et une sensibilité à la pression souvent associées à une fatigue intense, des troubles du sommeil, etc.”
Modification du cerveau chez les patients atteints de fibromyalgie
Une nouvelle étude, publiée dans la revue Arthritis Research & Therapy, montre que ces douleurs pourraient modifier certaines zones du cerveau chez les personnes qui sont atteintes de fibromyalgie. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les IRM de 23 patientes touchées de cette affection chronique et de 21 personnes qui n’en étaient pas atteintes.
Ainsi, les scientifiques ont observé une réduction du volume de la matière grise - qui contient notamment les cellules nerveuses et les neurones - dans les zones qui traitent la douleur. “Dans certaines régions responsables de l'inhibition de la douleur, nous avons constaté une diminution de la matière grise chez les patients [atteints de fibromyalgie] par rapport aux individus sains, indique Benjamin Mosch, l’un des chercheurs, dans un communiqué. Chez ces patients, le volume de ces régions a été considérablement réduit."
Des modifications du cerveau réversibles
Les chercheurs ont aussi observé des changements au niveau du thalamus, une zone du cerveau également impliquée dans le traitement de la douleur. Chez les patients atteints de fibromyalgie, il y avait des déviations de la substance blanche - zone où les signaux et les messages sont transmis entre les neurones et les cellules - qui indiquent une altération des signaux de douleur.
D’après les chercheurs, les diminutions de volumes observées dans certaines zones étaient proportionnelles au niveau de douleur perçue par les patients. D’autre part, ils notent que les réductions des volumes n’étaient pas les mêmes en fonction du niveau d’activité des participants. Autrement dit, plus les patients étaient actifs, moins ces zones du cerveau diminuaient. “Les changements dans le cerveau ne sont pas forcément permanents, rassure Benjamin Mosch. Mais ils peuvent être influencés, [ce qui signifie qu’]ils pourraient être réversibles, par exemple [en adoptant] une vie quotidienne [plus] active.”