- Des scientifiques américains ont analysé les génomes de plus de 6.000 familles composées d’enfants autistes.
- Dans les familles comptant au moins deux enfants touchés par des troubles du spectre de l'autisme, les frères et sœurs partageaient une plus grande partie du génome de leur père.
- En revanche, dans les familles où un seul frère ou une seule sœur était autiste, les enfants partageaient moins l’ensemble des chromosomes et des gènes de leur père.
Les troubles du spectre de l'autisme (TSA) affectent le développement du cerveau et peuvent avoir des répercussions sur la communication, les interactions sociales et le comportement. "Il y a des enfants diagnostiqués autistes qui fonctionnent très bien. Ils ont une vie tout à fait productive, même s'ils ont quelques problèmes mineurs dans les interactions sociales, comme la plupart d'entre nous. Mais il y a aussi des enfants diagnostiqués autistes qui n'apprennent jamais à parler, et qui ont vraiment une vie difficile", a expliqué Ivan Iossifov, professeur au Cold Spring Harbor Laboratory, dans un communiqué.
Le rôle génétique du père dans des cas d’autisme chez les frères et sœurs
"Le processus de survenue de l’autisme est multifactoriel avec une forte composante génétique", indique l’Assurance Maladie. Dans une récente étude, Ivan Iossifov et son équipe ont constaté que "les frères et sœurs touchés par les troubles du spectre de l'autisme partagaient plus de génomes (l’ensemble des chromosomes et des gènes) parentaux que prévu."
Les chercheurs ont analysé les génomes de plus de 6.000 familles volontaires. Selon les résultats, publiés dans la revue Cell Genomics, dans les familles ayant deux enfants autistes ou plus, les frères et sœurs partageaient plus de génome de leur père que de leur mère. Les travaux ont montré que les gènes maternels étaient distribués de manière plus uniforme dans les familles, tandis que les gènes paternels étaient plus fréquemment partagés entre les frères et sœurs. En revanche, dans les familles où un seul frère ou une seule sœur était touché par l’autisme, les enfants partageaient moins le génome de leur père.
Des pères pourraient être porteurs de mutations protectrices non-transmises
Personne ne sait exactement comment le génome du père affecte les enfants autistes. Mais Ivan Iossifov pense que certains pères peuvent être porteurs de mutations protectrices qui ne sont pas transmises. Autre hypothèse : "les pères peuvent transmettre des mutations qui incitent le système immunitaire de la mère à attaquer l'embryon en développement. Si l'une de ces théories ou deux d'entre elles s'avèrent exactes, elles ouvrent la voie à différentes stratégies de traitement qui pourraient, à l'avenir, concerner un grand nombre de familles", a conclu l’auteur de l’étude. En outre, cette recherche pourrait aider les éducateurs et les thérapeutes. Elle pourrait permettre des diagnostics plus précoces et une meilleure compréhension globale de l'autisme.