La phagophobie, également connu sous le nom de dysphagie nerveuse, est un trouble de l'alimentation en lien avec une phobie. Elle plonge les personnes qui en souffrent dans un état de panique extrême à l'idée d'avaler, avec des conséquences parfois très graves sur le plan physique et mental.
Phagophobie, de quoi s'agit-il ?
Être phagophobe c'est souffrir d'un trouble de l'alimentation en lien avec une peur intense ou une aversion à avaler soit certains aliments solides ou liquides, soit déglutir de façon générale, y compris sa salive.
Comme pour toute phobie, elle s'explique généralement par un événement traumatique initial en lien avec l'alimentation. Il peut s'agir sur le plan personnel d'avoir vécu un épisode d'étouffement ou de suffocation, ou bien d'en avoir été témoin. Le traumatisme créé alors une association négative avec la prise de nourriture qui est souvent renforcée par des symptômes physiques comme des sensations de blocage ou d'obstruction de la gorge au cours des repas.
Quelles sont les conséquences de la phagophobie ?
Loin d'être anodines, les conséquences de la phagophobie peuvent être graves, à la fois sur la santé physique mais aussi mentale. En fonction du type d'aliment qui est restreint, il peut s'agir d'une malnutrition ou encore d'une déshydratation, entraînant bien souvent une perte de poids importante, une faiblesse musculaire, une fatigue chronique et une diminution de l'immunité, sans parler du risque vital dans certains cas.
Sur le plan de la santé mentale, la phagophobie peut engendrer une détresse émotionnelle significative souvent associée à un sentiment de honte et un isolement social en raison des difficultés à manger en public ou à participer à des événements sociaux centrés sur la nourriture. Pour certaines personnes, la phobie peut être une véritable source de dépression et même de passage à l'acte suicidaire.
Comment traiter la phagophobie ?
La thérapie cognitive et comportementale (TCC) reste l’approche thérapeutique de référence pour aider à identifier et modifier les croyances négatives qui contribuent à la peur de manger. Du fait d'une exposition graduelle, elle peut aider à accepter de déglutir progressivement certains aliments en fonction des peurs du patient.
Cependant, l'approche psychologique ne suffit pas puisqu'il faut souvent associer des professionnels de santé spécialisés dans la rééducation alimentaire comme un orthophoniste, un dentiste, ou encore un chirurgien maxillo-facial. Ils travaillent alors en étroite collaboration avec le patient pour se familiariser de plus en plus à ses sensations.
En savoir plus : "Le grand livre des thérapies cognitives et comportementales" de Dennis Greenberger et Christine Padesky.