Encore mal comprise, la dissection spontanée d'une artère coronaire (SCAD) est une forme d’infarctus qui touche les femmes dans 9 cas sur 10. Cette maladie, qui survient souvent dans la quarantaine, se produit lors d'un hématome ou d'un saignement dans la paroi d'une artère coronaire, interrompant l'apport de sang à une partie du cœur. Cela entraîne une crise cardiaque. À ce jour, il existe peu de connaissances sur les origines de dissection spontanée d'une artère coronaire, ce qui signifie qu'il n’est actuellement pas possible de la prévenir.
Infarctus : 16 gènes associés à un risque plus élevé de SCAD
Pour comprendre les causes génétiques de la SCAD, des chercheurs de l’Inserm ont analysé huit recherches portant sur 1.917 personnes atteintes de dissection spontanée d'une artère coronaire et 9.292 adultes en bonne santé. D’après les résultats, publiés dans la revue Nature Genetics, 16 gènes augmentant le risque de dissection spontanée d'une artère coronaire ont été identifiés. Les gènes trouvés sont impliqués dans des processus qui déterminent comment les cellules et les tissus conjonctifs se maintiennent ensemble et comment le sang se coagule en cas de saignement dans les tissus.
Autre observation : "un défaut d’expression du gène F3 (qui code le facteur de coagulation tissulaire) est souvent retrouvé chez les patient(e)s ce qui constitue une cause potentielle d’une mauvaise réparation des artères, pouvant aboutir à leur déchirure. La mauvaise résorption de l’hématome serait donc une cause génétique de l’infarctus qui était inconnue jusqu’à présent", peut-on lire dans le communiqué de l’Inserm.
Maladies cardiovasculaires : "mieux comprendre leurs spécificités chez les femmes jeunes"
"Nos résultats alertent sur le besoin de mieux comprendre les spécificités des maladies cardiovasculaires chez les femmes jeunes afin d’améliorer leur suivi", a conclu Nabila Bouatia-Naji, qui a dirigé les travaux. Désormais, la chercheuse et son équipe travaillent sur le développement de nouveaux modèles cellulaires et animaux qui permettent de mieux se rendre compte des facteurs génétiques impliqués dans la dissection spontanée d'une artère coronaire, afin notamment de mieux étudier leur impact sur l’état des artères.