Antalgique, antipyrétique (contre la fièvre), anti-inflammatoire... l'aspirine est l'un des médicaments les plus connus et les plus consommés dans le monde. Des travaux, menés par la gastro-entérologue Dr Cassandra D. Fritz et présentés lors du congrès Digestive Disease Week, assurent que l'utilisation régulière d'aspirine ou d'autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) est associée à un risque plus faible de développer un cancer colorectal.
Adénomes : l'aspirine réduit les risques
L'étude, dévoilée lors du rendez-vous des professionnels de santé organisé en mai dernier, a repris les données de l'étude Nurses Health Study II qui a suivi 32.058 femmes ayant subi au moins une coloscopie avant l'âge de 50 ans, entre 1991 et 2015. Lors de cette période, 1.247 participantes ont été diagnostiquées avec un adénome colorectal (tumeur bénigne pouvant devenir cancéreuse). 290 d'entre elles étaient considérées comme à haut risque.
L'analyse des chercheurs montre que le risque d'adénomes était plus faible chez celles qui prenaient régulièrement de l'aspirine et/ou des AINS. "Ce que nous avons, c'est une réduction de 15 % pour tous les adénomes et de 33 % pour ceux à une stade avancé", a expliqué la Dr Cassandra D. Fritz de l'Université de Washington lors de sa présentation reprise par MD Edge.
"Cette constatation est importante compte tenu de l'augmentation alarmante de l'incidence et de la mortalité du cancer colorectal à apparition précoce (âge < 50 ans) et de notre compréhension limitée des moteurs sous-jacents pour diriger les efforts de prévention", a ajouté l'experte.
Aspirine et cancer colorectal : des recherches supplémentaires nécessaires
D'après les experts, l'aspirine pourrait constituer une stratégie efficace pour prévenir les cas de cancer colorectal à apparition précoce. Cette découverte est importante, car elle pourrait représenter une option peu coûteuse et facilement accessible pour contrebalancer le risque de la maladie. Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires.
"Pour les orientations futures, nous voulons évaluer l'aspirine et les AINS comme agents prometteurs pour la chimioprévention du cancer colorectal précoce", a indiqué la Dr Fritz pendant sa présentation reprise par le site Healio. "Nous devons avoir une diversité de genre et d'ethnie dans ces études, et nous devons comprendre la dose, la durée et les effets secondaires chez les jeunes adultes, afin que nous puissions nous concentrer sur des stratégies basées sur la précision".
Malgré ces résultats encourageants, il est important de rappeler qu'il est conseillé de consulter un professionnel de la santé avant de commencer à prendre de l'aspirine régulièrement. Ce médicament peut causer des effets secondaires, notamment des saignements gastro-intestinaux et des ulcères d'estomac.