- Des chercheurs ont découvert le rôle du fer et du cuivre dans le cancer.
- Ces deux métaux augmentent la taille de la tumeur.
- Cette découverte pourrait, à terme, permettre de mettre au point de nouvelles thérapies pour les patients atteints de cancer.
En oncologie, c’est une découverte importante : le fer et le cuivre ont un rôle néfaste pour les patients souffrant de cancer. C’est le résultat d’une étude publiée dans la revue Nature, dont le principal auteur, le Dr Raphaël Rodriguez, a été interrogé par France info en marge de l’ouverture du Congrès annuel du cancer, l’American society of clinical oncology (ASCO), qui a lieu à Chicago, aux États-Unis.
Le fer et le cuivre augmenteraient la taille de la tumeur
"Jusqu'à maintenant, le rôle que ces métaux jouent dans le cancer avait été peu étudié, explique le Dr Raphaël Rodriguez. [Le fer et le cuivre augmentent] la taille de la tumeur, la capacité des cellules à former des métastases. On a du mal à y croire nous-mêmes, c'est tout nouveau.” Le fer et le cuivre sont pourtant essentiels pour l’organisme. Tout comme d’autres oligoéléments, tels que le magnésium ou le zinc, c’est l’alimentation qui les fournit.
Mais s’ils sont néfastes pour les patients touchés par un cancer, faut-il les priver de ces deux métaux ? "Ne plus donner de fer, c'est compliqué parce qu'on en a besoin pour les fonctions vitales de l'organisme mais il y a une manière de le donner, en particulier chez les patients qui souffrent d'anémie, répond le Dr Raphaël Rodriguez. Et puis, il y a certaines molécules qui existent en clinique pour d'autres traitements, d'autres maladies comme la metformine qui est utilisée pour le diabète de type 2, qui peut avoir un effet anti-inflammatoire et un effet anti-métastatique."
Cancer : vers un traitement pour réduire les effets néfastes du fer et du cuivre ?
Selon les chercheurs, l’inflammation permet l’élimination des pathogènes et la réparation des tissus endommagés mais, en cas de dérégulation du système immunitaire, l'inflammation peut être incontrôlée, ce qui entraîne des lésions et participe à des processus pathologiques. Dans le cancer, l’inflammation est en cause dans le développement des tumeurs.
"Nos travaux nous ont permis de développer un prototype de médicament qui inactive le cuivre dans la machinerie métabolique de la cellule, bloquant ainsi l’expression des gènes impliqués dans l’inflammation, explique le Dr Raphaël Rodriguez dans un communiqué. Les gènes activés au sein des cellules cancéreuses ne sont pas les mêmes que ceux impliqués dans les cellules immunitaires, mais la réaction en chaîne qui conduit aux modifications épigénétiques est identique. Notre étude révèle finalement que les processus inflammatoires et cancéreux dépendent de mécanismes moléculaires semblables et pourraient donc bénéficier dans le futur de thérapies innovantes similaires.”
À l’avenir, les chercheurs espèrent pouvoir mettre au point un traitement qui pourrait réduire l’impact néfaste du fer et du cuivre pour les patients atteints de cancer. Leurs prochaines recherches viseront à mieux comprendre le rôle d’autres oligoéléments comme le zinc ou le nickel.