Les défibrillateurs peuvent sauver des vies mais ils sont trop peu utilisés : voilà le constat de chercheurs anglais.
En effet, les défibrillateurs ne sont utilisés que dans un arrêt cardiaque sur dix lorsque ces appareils de sauvetage sont disponibles, selon une nouvelle étude présentée lors de la conférence de la British Cardiovascular Society à Manchester, en Angleterre.
L'arrêt cardiaque peut survenir après une crise cardiaque
L’arrêt cardiaque est une complication de l’infarctus du myocarde aussi appelée crise cardiaque et qui est la destruction d'une partie du muscle cardiaque (le myocarde).
"Il y a arrêt cardiaque si la victime perd connaissance, tombe et ne réagit pas quand on lui parle ou qu'on la stimule et que sa respiration est inexistante (sa poitrine ne se soulève pas) ou très irrégulière", rappelle l’Assurance Maladie.
Chaque année, plus de 30.000 personnes meurent d'un arrêt cardiaque survenu en dehors de l'hôpital au Royaume-Uni, et moins d'une personne sur dix y survit. En France, plus de 90 % des arrêts cardiaques ont lieu à domicile.
Arrêt cardiaque : des défibrillateurs bien présents mais peu utilisés
L’étude s'appuie sur les données du East of England Ambulance Service et de The Circuit, le réseau national de défibrillateurs mis en place par la British Heart Foundation (BHF). Il cartographie l'emplacement des défibrillateurs sur l'ensemble du territoire britannique, afin que les services d'urgence puissent diriger les passants vers le défibrillateur le plus proche en cas d'arrêt cardiaque.
En France, ce réseau est appelé Géo'DAE.
Pour mener leurs travaux, les chercheurs anglais ont analysé la densité des défibrillateurs dans les différentes zones géographiques, le nombre d'arrêts cardiaques et la fréquence d'utilisation des défibrillateurs entre avril et septembre 2022.
Les résultats ont révélé que 1.649 arrêts cardiaques se sont produits dans l'Est de l'Angleterre au cours de la période de six mois. Des défibrillateurs d'accès public étaient disponibles (à moins de 500 m de l'arrêt cardiaque) dans 1.302 cas (79 %), mais n'ont été utilisés que dans 132 cas (10 %).
Arrêt cardiaque : agir rapidement sauve des vies
Selon les chercheurs, ces résultats soulignent la nécessité d'améliorer l'éducation et la sensibilisation autour des défibrillateurs, afin qu'ils soient utilisés plus fréquemment.
En effet, une réanimation cardio-pulmonaire et une défibrillation rapides peuvent plus que doubler les chances de survie d'une personne, rappellent les auteurs de l’étude. Judy O'Sullivan, directrice de l'innovation dans les programmes de santé à la British Heart Foundation, a déclaré : "La réanimation cardio-pulmonaire et la défibrillation pratiquées par des personnes présentes peuvent faire la différence entre la vie et la mort ; il est donc préoccupant de constater que les taux d'utilisation des défibrillateurs sont faibles.”
Selon les auteurs de l’étude, il existe de nombreuses raisons pour expliquer la faible utilisation des défibrillateurs, notamment le fait qu'il n'y ait pas suffisamment de secouristes disponibles sur les lieux d'une urgence, la difficulté d'accéder à un défibrillateur au moment où il est nécessaire, ou la peur de l'utiliser.
“Il faut faire davantage pour encourager les gens à utiliser ces appareils de sauvetage lorsqu'ils sont disponibles”, note Judy O'Sullivan.
Arrêt cardiaque : des décès pourraient être évités grâce aux défibrillateurs
En France, chaque année, entre 40.000 et 50.000 personnes sont victimes d’une mort subite, faute d’avoir bénéficié au bon moment de l’intervention d’une personne qui aurait pu leur sauver la vie en pratiquant les gestes de premier secours et en administrant un choc électrique (défibrillation), le temps que les équipes de secours et d’aide médicale d’urgence interviennent.
Dans une fiche sur l’utilisation des défibrillateurs automatisés externes (DAE) le gouvernement rappelle : “grâce à une assistance vocale, l’utilisateur du DAE est guidé pas à pas, du massage cardiaque au placement des électrodes. C’est le DAE qui fait le diagnostic et décide de la nécessité de choquer ou pas."
"Osez agir ! En cas d’arrêt cardiaque, le pire est de ne rien faire”, est le mot d’ordre selon les autorités sanitaires.