Les chats ne font pas des chiens, sauf peut-être en matière de consommation alimentaire… Des chercheurs ont examiné la ressemblance du régime alimentaire entre parents et enfants et les résultats de leur étude, publiés dans The Lancet, démontrent que contrairement à ce que l’on pourrait penser, les parents ne sont pas des modèles pour les comportements alimentaires de leurs enfants.
Habitudes alimentaires : l'influence des parents est faible
Pour mener leurs travaux, les auteurs ont analysé 61 études sur la ressemblance alimentaire entre parents et enfants existantes dans six bases de données scientifiques et dans d'autres sources de littérature entre 1980 et 2020. Ils ont notamment examiné la ressemblance des apports alimentaires, y compris les apports en nutriments, les apports par groupe d'aliments et le régime alimentaire complet.
95 % des études ont été réalisées dans des pays à revenu élevé : États-Unis (42,6 %) ; pays européens (34,4 %); Australie (13,1 %) ; Canada (1,6 %) ; Corée du Sud (1,6 %) ; Japon (1,6 %) ; le reste des études (4,9 %), se situait dans des pays à revenus faibles ou moyens.
Dans le détail, leurs analyses montrent des associations faibles à modérées non seulement entre les régimes alimentaires complets mais également entre l'apport calorique, les matières grasses, l’apport en protéines, en glucides, en fruits et légumes et en aliments sucrés, entre parents et enfants.
Partager des repas en famille peut avoir un impact réel
Cette étude remet en cause la croyance selon laquelle la façon de se nourrir des parents impacte les habitudes alimentaires des enfants tout au long de leur vie.
En outre, d'après les auteurs, le fait de mettre l’accent sur l'importance des influences maternelles sur le développement des habitudes alimentaires des enfants, tel que le font les professionnels de la santé, ne reposerait pas sur un niveau de preuves assez grand.
En effet, contrairement à une étude qui a conclu que les apports alimentaires maternels ont plus d'influence sur les enfants que l'alimentation paternelle, cette méta-analyse montre plutôt que c’est la présence des deux parents qui a une plus grande influence sur la ressemblance des apports alimentaires qu'un seul parent - même si elle reste faible.
Cela peut être une conséquence du double renforcement de la part des deux parents et du partage des repas au sein de la famille, concluent les auteurs.