La graisse, un facteur de risque de déclin cognitif ? Oui, si on en croit le résultat d’une étude publiée dans le Journal of the American Geriatrics Society.
La graisse dans la cuisse modifie les capacités cognitives
Le déclin cognitif est défini par la baisse des facultés sensorielles et intellectuelles due à l'âge ou à une maladie.
D’après les chercheurs, l'augmentation spécifique sur cinq ans de la graisse stockée dans le muscle de la cuisse (appelée adiposité musculaire) pourrait entraîner une altération d'une ou plusieurs fonctions cognitives.
Ce risque était indépendant du poids total, des autres dépôts de graisse et des caractéristiques musculaires (telles que la force ou la masse musculaire), ainsi que des autres facteurs de risque traditionnels de démence comme la génétique.
Lien entre niveau de graisse et déclin cognitif : plus de 1.600 adultes suivis
Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont évalué la graisse musculaire chez 1.634 adultes (dont 48 % de femmes) âgés de 69 à 79 ans, la première et la sixième année de suivi. Ils ont également analysé leurs fonctions cognitives la première, la troisième, la cinquième, la huitième et la dixième année de l'expérience.
D’après leurs conclusions, l’augmentation de l'adiposité musculaire entre la première et la sixième année a été associée à un déclin cognitif plus rapide et plus important au fil du temps.
"Nos données suggèrent que l'adiposité musculaire joue un rôle unique dans le déclin cognitif, distinct de celui d'autres types de graisse ou d'autres caractéristiques musculaires", a déclaré un des auteurs de l'étude, Caterina Rosano, de l'École de santé publique de l'Université de Pittsburgh, aux Etats-Unis.
Un lien entre obésité et démence déjà connu
Ce n'est pas la première fois que le lien entre l'adiposité et la démence est étudié.
Des chercheurs canadiens avaient en effet déjà démontré que l'obésité, l'accumulation excessive de graisse dans le corps, peut mener à de l'accumulation de plaques d'amyloïde β dans le cerveau, associées à la maladie d’Alzheimer, la cause la plus courante de démence.
La prochaine étape des chercheurs consistera à comprendre comment la graisse musculaire et le cerveau "dialoguent", et si la réduction de l'adiposité musculaire peut également réduire le risque de démence.