L'histoire de la santé mentale des femmes est marquée par une discrimination malsaine, englobant des concepts et des pratiques abusives. Si le concept d'hystérie en psychiatrie est maintenant obsolète c'est qu'il témoigne des préjugés et des discriminations auxquelles les femmes ont été confrontées.
Qu'est-ce que le concept "d'hystérie" en psychiatrie ?
Le concept d'hystérie en psychiatrie remonte à l'Antiquité puisqu'il a été utilisé pour décrire l'ensemble des symptômes et des comportements considérés comme spécifiques aux femmes. Il s'agissait alors de considérer les crises, les convulsions, les perturbations émotionnelles ou encore les symptômes physiques sans cause médicale évidentes comme des déséquilibres et des affections de l'utérus.
Ce concept maintenant considéré comme obsolète était basé sur des croyances et des stéréotypes dépassés, attribuant des symptômes spécifiques aux femmes, à l'origine d'une discrimination et d'une stigmatisation. Les femmes qui présentaient ces symptômes étaient souvent stigmatisées avant que la recherche ne s'y intéresse et puisse mieux comprendre les facteurs biologiques, psychologiques et sociaux.
L'invisibilité des femmes
L'histoire de la santé mentale des femmes a longtemps été marquée par l'invisibilité de leurs travaux de recherche en tant qu'auteurs et patientes. On considérait alors que les femmes qui sortaient de leur rôle traditionnel étaient des "folles" ou des "rebelles" qu'il fallait parfois enfermer à vie en hôpital psychiatrique.
Cette discrimination a été utilisée pour justifier de nombreuses pratiques abusives dans le domaine de la santé mentale des femmes, renforçant l'idée d'un stéréotype de femme faible et sujette à des problèmes de santé mentale.
Bien que le concept d'hystérie ait été déclaré obsolète par l’American Psychiatric Association en 1952, il est encore nécessaire de poursuivre les efforts pour promouvoir plus d'inclusivité dans la recherche et la prise en charge de la santé mentale en formant les professionnels de santé à reconnaître les besoins spécifiques des femmes et à fournir des traitements adaptés, dénués de stéréotypes et de discrimination.
En savoir plus : "Les femmes sages" de Géraldine Grenet.