Selon une nouvelle étude publiée dans le journal Nature Aging, "rajeunir" les intestins serait suffisant pour ralentir le vieillissement prématuré de l'organisme.
Les intestins, un lieu essentiel pour étudier le vieillissement
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont mené des expériences sur le poisson-zèbre pour déterminer l'impact du vieillissement cellulaire dans l'intestin.
Les chercheurs ont d'abord modifié génétiquement les poissons-zèbres pour ne pas exprimer la télomérase, une enzyme qui rallonge les télomères, des structures qui protègent les extrémités des chromosomes et qui raccourcissent avec l'âge. Ils ont alors constaté que le manque de télomérase accélère le raccourcissement de ces télomères et cause un vieillissement précoce. Cette première expérience a permis de confirmer que les intestins sont un lieu essentiel pour étudier le vieillissement.
De nouvelles pistes thérapeutiques
Les chercheurs ont ensuite encore modifié leurs poissons-zèbres pour qu'ils n'expriment la télomérase que dans des cellules de l'intestin, évitant ainsi le raccourcissement précoce des télomères uniquement dans cet organe. Ils ont alors montré que "l'expression de la télomérase spécifique à un tissu dans l'intestin peut empêcher le raccourcissement des télomères et ralentir le vieillissement prématuré".
Cette découverte est importante car elle suggère que le vieillissement dépendant des télomères dans un organe peut influencer le vieillissement de l'ensemble de l'organisme. Elle pourrait offrir de nouvelles pistes thérapeutiques pour prolonger la durée de vie.
Comment fonctionnent les télomères ?
Les télomères sont des structures clés de l'ADN qui protègent nos chromosomes et sont liées au vieillissement, aux maladies liées à l'âge et au cancer.
À chaque division cellulaire, les télomères raccourcissent, réduisant ainsi la longueur des chromosomes. Les chercheurs pensent que cette réduction est responsable de la diminution de la capacité des cellules à se régénérer.