Des millions de personnes ont été infectées par la Covid-19 depuis le début de la pandémie. Certaines en souffrent encore car elles sont atteintes de formes longues, d’autres en subissent les conséquences sans le savoir. Dans une étude parue dans The Lancet, des chercheurs belges expliquent que l’infection peut avoir des effets sur la qualité du sperme, qui persistent pendant plusieurs mois.
Covid-19 : comment les virus peuvent altérer la qualité du sperme ?
Plusieurs études ont démontré que le risque de transmission du virus par le sperme était très faible. Mais peu de recherches se sont intéressées aux effets de l’infection sur la qualité de celui-ci. "Les implications à court et à long terme du SARS-CoV-2 sur la qualité du sperme et les conséquences sur la fertilité restent largement inconnues en raison du manque d'études longitudinales", rappellent les auteurs en préambule. Or, ils expliquent que les infections virales représentent "une plus grande menace" pour les gamètes mâles que pour les gamètes femelles. "Chez les hommes, non seulement pendant mais aussi après avoir finalisé la production des spermatozoïdes, certains virus peuvent accéder aux spermatozoïdes, y pénétrer et se greffer sur l'ovocyte, compromettant l’embryon, comme Zika", développent-ils. Pour mieux comprendre l’impact de la Covid-19 sur les spermatozoïdes, les chercheurs belges ont recruté 120 patients au début de l’épidémie.
Un impact parfois durable de la Covid-19 sur la qualité du sperme
"L'infection par le SARS-CoV-2 était associée à des modifications de tous les paramètres analysés concernant le sperme", notent les auteurs. Cela concernait, par exemple, la mobilité ou la morphologie, mais aussi la production de spermatozoïdes. "La récupération des différents paramètres du sperme variait d'un patient à l'autre, pouvait prendre plus d'un an après l'infection et pouvait dépendre de la réponse immunitaire initiale du patient", ajoutent-ils. Mais dans tous les cas, les patients parvenaient à récupérer entièrement.
Impact du virus sur le sperme : un mécanisme protecteur ?
En conclusion de leurs travaux, les chercheurs soulèvent une nouvelle hypothèse. Ces effets du virus sur la mobilité des spermatozoïdes et sur l’ADN du sperme pourraient être, en réalité, une méthode de défense. "Nous supposons que ces mécanismes liés au système immunitaire ont pour objectif de prévenir la transmission d’ADN endommagé à la progéniture", concluent-ils. D’autres recherches seront nécessaires pour le démontrer.