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Pays de l'OCDE

10 ans d’espérance de vie gagnés en 40 ans

Par Audrey Vaugrente

La majorité des pays de l’OCDE franchissent la barre des 80 ans d’espérance de vie. Mais attention aux effets néfastes de la crise, souligne le Panorama santé 2013.

GILE MICHEL/SIPA
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Souffler ses 80 bougies devient possible pour les citoyens des pays de l’OCDE. C’est ce que souligne le Panorama de la Santé 2013 de l’Organisation, publié ce 21 novembre. La majorité des pays a connu une élévation de 10 ans de l’espérance de vie au cours des 40 dernières années. 

Moins de comportements à risques

La France, elle a  franchi le cap des 80 années en 2004. Depuis, elle est dans le haut du classement avec une espérance de 82,2 ans en 2011. La Suisse, le Japon, l’Italie, l’Espagne et l’Islande font mieux. A l’autre extrémité, Indonésie et Inde ne dépassent pas les 70 ans – loin des standards de l’OCDE. Certains pays évoluent dans l’autre sens. L’Afrique du Sud, avec l’explosion des infections au VIH, stagne et la Russie recule. C’est d’ailleurs dans ce pays que les écarts sont les plus grands entre hommes et femmes. Les citoyens masculins ont plus de comportements à risque, explique le rapport : consommation d’alcool et de tabac, fréquence des homicides, des suicides et des accidents de la route.

 

L’évolution de l’espérance de vie au cours des 40 dernières années donne quelques clés sur les pays en cours d’industrialisation. Dans les pays de l’OCDE, elle a fait un véritable bond. Dans certains pays, cela s’apparente à une révolution : la Corée du Sud et la Turquie gagnent 20 ans, le Chili 15. L’espérance de vie reste modeste par rapport au haut du classement, mais la progression est étonnate. La réduction des comportements à risques – à cause de la crise économique – a permis cela : les citoyens consomment moins d’alcool, de tabac et connaissent moins d’accidents de la route. La moindre mortalité infantile est le second facteur, suivie par la prise en charge des maladies graves (cancers, AVC, crises cardiaques) auxquelles on survit mieux qu’il y a 20 ans.

 

Les dépenses de santé reculent

Pourtant, avec la crise financière de 2008, les dépenses de santé se sont ralenties. Dans 11 pays, elles ont même reculé. Le rapport souligne deux situations préoccupantes. En Grèce, depuis la crise, la mortalité infantile est repartie à la hausse. Les coupes de santé sont drastiques, et le nombre de séropositifs explose. Second sujet d’inquiétude : la consommation d’antidépresseurs depuis 2008. La France, réputée grande consommatrice, a été rattrapée par la plupart des pays. L’Allemagne, pourtant exemplaire en matière de gestion économique, a rattrapé la France. L’Espagne et le Portugal, durement touchés, ont aussi doublé leur consommation.