Il y a certaines affections où la génétique joue un rôle primordial : c’est le cas de la maladie de Dupuytren, qui touche la main. Et cet héritage remonterait très loin puisque deux des facteurs de risque génétiques les plus importants pour cette maladie seraient d'origine néandertalienne, d’après un nouvel article paru dans Molecular Biology and Evolution.
Maladie de Dupuytren : pourquoi touche-t-elle particulièrement l'Europe du Nord ?
Les personnes qui souffrent de la maladie de Dupuytren finissent par voir leur main se plier en permanence dans une position fléchie. Bien que la maladie puisse toucher n'importe quel doigt, c'est l'annulaire et le majeur qui sont le plus souvent affectés, rappellent les auteurs de l’étude.
Elle est surnommée "maladie des Vikings" parce qu’elle est beaucoup plus fréquente chez les Européens du Nord que chez les personnes d'origine africaine.
Une étude a estimé que la prévalence de la maladie de Dupuytren chez les Norvégiens de plus de 60 ans atteignait 30 %. C’est cette prévalence géographique qui a poussé les scientifiques à étudier ses origines génétiques.
Maladie de Dupuytren : Des origines néandertalienne confirmées
En analysant les données de 7.871 cas et de 645.880 témoins pour identifier les variantes génétiques de risque de la maladie de Dupuytren, ils ont trouvé 61 variantes significatives à l'échelle du génome associées à ce trouble. Une analyse plus poussée a montré que trois de ces variantes sont d'origine néandertalienne, y compris les deuxième et troisième variantes les plus fortement associées.
Le fait que deux des facteurs de risque génétiques les plus importants pour la maladie de Dupuytren soient d'origine néandertalienne amène les scientifiques à conclure que l'ascendance néandertalienne est un facteur important pour expliquer la prévalence de la maladie en Europe aujourd'hui, peut-on lire dans EurekAlert !
D'ailleurs, les personnes d'origine non européenne ayant des racines en dehors de l'Afrique ont hérité jusqu'à 2 % de leur génome des Néandertaliens, rappellent les auteurs. "Il s'agit de cas où la rencontre avec les Néandertaliens a affecté les personnes qui souffrent de la maladie", a déclaré l'auteur principal de l'article, Hugo Zeberg.