Les voyages dans l'espace ont un impact significatif sur la santé des astronautes. En effet, l'environnement spatial est différent de celui de la Terre, en particulier en ce qui concerne la gravité. Les astronautes sont soumis à une absence prolongée de cette gravité ou à des niveaux d'apesanteur qui ne sont pas connus sur Terre. Cette situation unique peut perturber la capacité de l'organisme à maintenir l'équilibre et à réguler le flux sanguin et les pressions dans la tête. Ces bouleversements peuvent également altérer la structure et la fonction du cerveau des astronautes.
Les longs voyages dans l'espace dilatent les ventricules cérébraux
Une étude menée par des chercheurs de l'Université de Californie et publiée dans la revue scientifique Scientific Reports révèle que les voyages dans l'espace ont des conséquences négatives sur la structure du cerveau des astronautes. Les résultats d'IRM réalisés sur une trentaine d'entre-eux avant et après leur voyage spatial ont montré que la durée des missions et les intervalles entre elles peuvent entraîner une expansion des ventricules cérébraux, avec des effets plus importants observés lors de missions plus longues et avec des intervalles plus courts.
Les ventricules cérébraux sont des cavités à l'intérieur du cerveau qui produisent et stockent le liquide céphalorachidien et jouent un rôle important dans la protection du cerveau et la régulation de la pression intracrânienne. Lorsque les liquides ne sont plus contraints par l'effet de la gravité, ils augmentent le remplissage des ventricules sur la durée des missions spatiales prolongées, ce qui provoque leur dilatation.
Des effets limités pour les missions spatiales courtes et les novices
L'étude montre également que les effets de l'expansion des ventricules sont peu significatifs pour des spationautes qui partent pour la première fois et pour des missions courtes. Cependant, des intervalles plus longs entre les missions étaient associés à une plus grande expansion des ventricules après le retour sur terre des astronautes.
Les chercheurs ont également noté que les intervalles de récupération étaient importants pour que le cerveau puisse retrouver ses capacités initiales. Lorsque les intervalles entre les missions sont inférieurs à 3 ans, les ventricules ne peuvent pas retrouver leur taille et leurs capacités normales. Les résultats de cette étude soulignent l'importance de la récupération après des missions spatiales prolongées.
Des conséquences pour les projets de vols spatiaux
Les conséquences pour les futurs vols spatiaux sont importantes. En effet, plusieurs agences spatiales ont des projets de vols spatiaux de longue durée et concernant des personnes moins expérimentées. Les chercheurs estiment qu'il est indispensable de prendre en compte ces données pour protéger les astronautes. Pour ceux d'entre-eux qui ont déjà effectué de nombreux voyages dans l'espace, des mesures préventives devront également être mises en place pour réduire les impacts sur leur santé.
Les scientifiques estiment notamment qu'il est nécessaire de prévoir des intervalles de récupération suffisamment longs pour permettre au cerveau de retrouver ses capacités normales après des vols spatiaux prolongés.