Une grande majorité des thérapies pour l’asthme allergique cible les cytokines inflammatoires, qui réagissent aux allergènes et entraînent une surproduction de mucus, une respiration sifflante ainsi que des difficultés respiratoires. Les traitements actuels contre les allergies permettent d’atténuer les symptômes, mais ils agissent uniquement lorsque l'inflammation des voies respiratoires est présente.
Allergènes : le rôle spécifique d’une protéine dans les réactions allergiques
Dans une récente étude publiée dans la revue Cell Reports, des scientifiques américains ont développé une nouvelle approche pour empêcher les récepteurs d’allergènes de réagir. Dans le cadre de cette recherche, ils ont eu recours à la technique LRC-TriCEPS, qui permet de déterminer les récepteurs dans les cellules en cas d’allergie aux acariens, qui peut être responsable de crises d’asthme.
Les chercheurs ont alors observé que la protéine cellulaire LMAN1 joue un rôle dans la réaction allergique de l’organisme. "Lorsque nous avons fait cette découverte, nous avons voulu savoir ce qu'était cette protéine. Ce qui était intéressant, c'est que les gens n'avaient pas accordé beaucoup d'attention à cette protéine dans le contexte de l'allergie ou de l'asthme allergique", a précisé la Docteure Justine Tigno-Aranjuez, auteure principale de l'étude et professeur adjointe de médecine à l'Université de Floride centrale (États-Unis).
Une thérapie prometteuse pour réduire les risques d’allergie
Les auteurs de l’étude ont constaté que les allergènes des acariens et la protéine LMAN1 peuvent se lier ensemble à la surface des cellules, afin d’entraîner une réaction inflammatoire ou allergique. Cette recherche a également dévoilé que cette liaison dépendait de structures spécifiques de sucre de mannose sur les allergènes d'acariens.
De nombreux allergènes courants comme le pollen, sont mannosylés, c'est-à-dire modifiés par l'ajout de sucre de mannose."Nous pensons qu'il ne s'agit pas seulement d'acariens, car de nombreux autres allergènes sont mannosylés, mais qu'il pourrait s'agir d'un récepteur très large qui reconnaît de nombreux allergènes différents (…) Si l'on pense à une thérapie potentielle, en comprenant comment la protéine LMAN1 reconnaît les acariens et les conséquences de cette reconnaissance, on pourrait l'appliquer à de nombreux autres contextes, et c'est ce que nous essayons actuellement d’explorer", a précisé la Docteure Justine Tigno-Aranjuez. La scientifique et son équipe mènent actuellement des recherches supplémentaires, afin de confirmer cette hypothèse, et potentiellement développer de nouvelles thérapies visant les allergènes les plus courants.