- L’endométriose concerne 10 % des femmes menstruées.
- Des scientifiques japonais ont découvert une potentielle thérapie pour traiter les symptômes liés à l’endométriose.
- Ce traitement antibiotique visant une bactérie spécifique pourrait permettre de réduire la formation de lésions associées à l’endométriose.
Elle concerne une personne menstruée sur dix. L’endométriose est une maladie gynécologique chronique et fréquente, qui peut se caractériser par différents symptômes comme des douleurs lors de la miction, de l’émission des selles ou des rapports sexuels, une fatigue chronique ou encore des manifestations proches de celles de l’intestin irritable.
Un antibiotique pourrait réduire la formation de lésions liées à l’endométriose
Différents traitements sont prescrits pour soulager les douleurs liées à l’endométriose, mais ils ne sont pas toujours efficaces en fonction du degré de la pathologie. Une équipe de la Graduate School of Medicine et de l'iGCORE de l'université de Nagoya (Japon) a découvert qu’un antibiotique ciblant la bactérie Fusobacterium réduisait la formation de lésions associées à l’endométriose. Les chercheurs ont indiqué que ce médicament pourrait être utilisé comme traitement alternatif de la maladie gynécologique. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Science Translational Medicine.
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques japonais ont testé l’antibiotique chez des souris infectées par la bactérie Fusobacterium et qui présentaient d’importantes lésions au niveau de l’utérus. Ils ont constaté une amélioration des lésions chez les rongeurs traités avec l’antibiotique.
"L'éradication de cette bactérie par un traitement antibiotique pourrait être une approche pour traiter l’endométriose"
Au cours de la recherche, les scientifiques ont également observé que la protéine transgéline (TAGLN) était souvent régulée à la hausse chez les patientes atteintes d’endométriose. Cette protéine est liée à des processus importants dans le développement de cette pathologie chronique. Face à ce constat, les chercheurs ont estimé que le facteur de croissance transformant bêta (TGF-β) pouvait être à l'origine de l'augmentation de la TAGLN. Le TGF-β étant libéré par les macrophages, autrement dit les cellules naturelles de réponse anti-inflammatoire et de régulation immunitaire de l'organisme, ils en ont conclu que ces macrophages étaient activés en réponse à la bactérie Fusobacterium.
Aux yeux des chercheurs, le ciblage de la bactérie Fusobacterium constitue un traitement antibiotique non hormonal efficace contre l’endométriose. "L'éradication de cette bactérie par un traitement antibiotique pourrait être une approche pour traiter l'endométriose chez les femmes positives à l'infection par Fusobacterium, et ces femmes pourraient être facilement identifiées par un écouvillonnage vaginal ou un écouvillonnage de l’utérus (…) Dans cette étude, nous avons démontré que l'axe Fusobacterium-TAGLN-endométriose est fréquemment dérégulé en cas d'endométriose", a indiqué le Professeur Yutaka Kondo, auteur de l’étude et chercheur à l’université de Nagoya. Des essais cliniques du traitement antibiotique sur des patients se déroulent actuellement au département d'obstétrique et de gynécologie de l'hôpital universitaire de Nagoya.