"Les recherches sur le risque de maladie neurodégénérative dans la goutte sont contradictoires. Les liens avec les marqueurs de neuro-imagerie de la structure cérébrale, qui pourraient nous éclairer, sont incertains", ont indiqué des chercheurs de l’université d’Oxford (Royaume-Uni). C’est pourquoi ils ont décidé de réaliser une étude, publiée dans la revue Nature Communications, qui a révélé que la goutte augmentait le risque de maladie d'Alzheimer et de Parkinson.
Goutte : "des volumes cérébraux globaux et régionaux plus petits"
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont examiné les associations entre la goutte, la structure cérébrale et l'incidence des maladies neurodégénératives. Dans le cadre des travaux, ils ont analysé les données de 11.735 personnes ayant reçu un diagnostic de goutte. "Les patients atteints de goutte présentaient des volumes cérébraux globaux et régionaux plus petits et des marqueurs de fer cérébral plus élevés", peut-on lire dans les résultats.
Selon l’équipe, la goutte était associée à une incidence plus élevée de 43 % de la maladie de Parkinson et à un taux presque sept fois plus élevé de tremblements essentiels probables que chez les personnes en bonne santé, en particulier au cours des trois premières années suivant le diagnostic. Au cours du suivi, le nombre de décès chez les adultes souffrant de goutte était plus de deux fois supérieur à celui des sujets témoins (11 % contre 5 %).
Surveiller de près les patients souffrant de goutte après le diagnostic
Ces observations suggèrent que des ressources neuroanatomiques plus faibles chez les personnes atteintes de goutte peuvent expliquer leur plus grande vulnérabilité à de multiples maladies neurodégénératives. "La goutte génétiquement prédite était liée de manière significative aux volumes régionaux de matière grise", a précisé l’équipe dans un communiqué.
Face à ces résultats, les auteurs recommandent que les patients atteints de goutte soient surveillés pour détecter les symptômes cognitifs et moteurs des maladies neurodégénératives, compte tenu de leur risque accru, en particulier dans les premières années suivant le diagnostic.