- Les petits-enfants des rats exposés aux polychlorobiphényles (PCB) présentaient une recherche accrue du plaisir.
- Les mêmes rats avaient une capacité réduite à passer d'une tâche à l'autre ou à apprendre de nouvelles règles.
- Les petits-enfants mâles étaient plus susceptibles de se fixer sur un repère visuel, ce qui est fréquent dans les troubles tels que le TDAH.
Shampoing, canettes, jouets en plastique, détergents… Les perturbateurs endocriniens sont omniprésents dans notre environnement. Pour rappel, ces derniers peuvent interférer avec le système hormonal et le fonctionnement du système endocrinien. D’après une étude présentée lors du congrès de l'Endocrine Society à Chicago, ces substances chimiques pourraient causer des troubles cognitifs et comportementaux chez les générations futures.
Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs de l'université du Texas (Austin) ont administré des polychlorobiphényles (PCB), un type de perturbateur endocrinien, à des rats femelles en gestation. "Les polychlorobiphényles peuvent imiter l'effet de l'œstrogène sur le corps, contribuant à une variété de problèmes neuroendocriniens, métaboliques et reproductifs", ont précisé les scientifiques dans un communiqué. Ensuite, les rongeurs adultes, leur progéniture et leurs futurs petits-enfants ont tous été évalués sur la recherche du plaisir, la capacité d'attention et la flexibilité cognitive.
Perturbateurs endocriniens : les effets cognitifs néfastes transmis de génération en génération
Selon les résultats, les petits-enfants des rats exposés aux polychlorobiphényles cherchaient davantage à manger pour le plaisir et avaient une capacité réduite à passer d'une tâche à l'autre ou à apprendre de nouvelles règles. "Cela suggère que les perturbateurs endocriniens programment des troubles cognitifs potentiels ou des problèmes de comportement qui n'apparaissent que dans les générations suivantes", a signalé l’équipe.
De plus, les petits-enfants mâles étaient plus susceptibles de se fixer sur un repère visuel, ce qui est fréquent dans les troubles tels que le TDAH. Les petits-enfants des mères exposées aux polychlorobiphényles ont également consommé davantage de solution de saccharose. Ces effets cognitifs négatifs peuvent donc être transmis de génération en génération.
Vers une réglementation renforcée pour réduire la prévalence des troubles cognitifs ?
Les auteurs ont conclu que les polychlorobiphényles altéraient différents aspects du comportement cognitif des rats mâles et femelles, en fonction de l'âge auquel ils ont été exposés. Cependant, ils ne savent pas encore exactement quels systèmes biologiques pourraient être à l'origine de ce phénomène. "Nos résultats suggèrent que la réglementation des perturbateurs endocriniens dans les produits industriels et de consommation pourrait réduire la prévalence de certains troubles cognitifs ou comportementaux à l'avenir", a déclaré Emily N. Hilz, chercheuse et auteure des travaux.