Multiplier les nuits blanches peut avoir des effets négatifs sur le cerveau, l’humeur, la réactivité ou la mémoire, mais cette habitude n’aurait que très peu d’incidence sur la durée de vie des noctambules, selon une récente étude parue dans la revue Chronobiology International. D’autres facteurs comme le tabac ou la consommation fréquente d’alcool auraient cependant des effets négatifs sur l’espérance de vie des couche-tard.
Le chronotype a peu d’impact sur la mortalité des noctambules
Pour les besoins de cette recherche, les scientifiques de l'Université d’Helsinki (Finlande) ont suivi 22.976 jumeaux et jumelles âgés de 24 ans en 1981 jusqu’en 2018. Au début de l’étude, les participants ont dû choisir entre quatre réponses : "Je suis clairement une personne du matin" ; "Je suis dans une certaine mesure une personne du matin" ; "Je suis clairement une personne du soir" ; "Je suis dans une certaine mesure une personne du soir". La consommation quotidienne d’alcool, la quantité de tabac, l’indice de masse corporelle (IMC) et la durée du sommeil ont également été examinés.
Près de 7.591 jumeaux ont été classés comme étant "dans une certaine mesure une personne du soir" et 2.262 comme étant "définitivement" des individus du soir. Contrairement aux personnes du matin, les noctambules fumaient et buvaient davantage. Ces volontaires dormaient aussi moins de huit heures par nuit.
Un risque de décès 9% plus élevé chez les noctambules
En 2018, 8.728 participants étaient décédés. Les chercheurs ont constaté que le risque de décès, toutes causes confondues, était de 9% plus élevé chez les noctambules que chez les personnes du matin."Nos résultats suggèrent que le chronotype [ndlr la tendance d’une personne à être plus efficace tôt le matin, dans la journée ou tard le soir] ne contribue que peu ou pas du tout de manière indépendante à la mortalité (…) En outre, le risque accru de mortalité associé au fait d'être une personne clairement "du soir" semble s'expliquer principalement par une plus grande consommation de tabac et d'alcool par rapport aux personnes qui sont clairement du matin", a expliqué le Docteur Christer Hublin, auteur principal de l’étude et chercheur à l'Institut finlandais de la santé au travail à Helsinki.