Selon une récente étude de l'Institut Pasteur, le moustique tigre est désormais capable de transmettre les virus West Nile et Usutu en plus des maladies qu'il transmettait déjà telles que la dengue et le chikungunya. Cette découverte est préoccupante car ces nouveaux virus peuvent causer des maladies graves chez l'Homme.
Qu'est-ce que le moustique tigre ?
Appelé Aedes albopictus, le moustique tigre est une espèce de moustique originaire d'Asie, mais qui a été introduite dans de nombreuses régions du monde, y compris en Europe. Il tire son nom de ses rayures noires et blanches caractéristiques, semblables à celles d'un tigre.
Le moustique tigre est bien connu pour être un vecteur de maladies telles que la dengue, le chikungunya ou le zika. Ces maladies peuvent causer de la fièvre, des douleurs articulaires et musculaires ainsi que des éruptions cutanées. Bien qu'elles soient rarement mortelles, elles sont très invalidantes et peuvent persister pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois.
Les nouveaux virus transmis par le moustique tigre
Le virus West Nile et le virus Usutu sont deux virus qui étaient jusqu'à présent peu connus en Europe mais qui ont causé des épidémies en Amérique et en Afrique.
Pour expliquer la nouvelle capacité des moustiques tigre à transmettre ces deux virus, les chercheurs de l'Institut Pasteur pensent que cette transition s'est faite via les oiseaux migrateurs qui effectuent un long voyage chaque année pour rejoindre leurs lieux de reproduction en passant notamment par le Grand Est français ou la Camargue. Le moustique tigre, qui se nourrit du sang de ces oiseaux potentiellement infectés par les virus West Nile et Usutu, puis des humains, serait ainsi un vecteur intermédiaire de transmission de l'oiseau à l'homme.
Des mesures pour limiter le risque de transmission
Bien que cette découverte puisse être inquiétante, il est possible de limiter le risque de transmission de ces nouveaux virus.
L'Institut Pasteur recommande notamment de favoriser la lutte contre la stagnation de l'eau, habitat privilégié des moustiques, et de sensibiliser les populations aux pratiques qui permettent de se protéger des piqûres de moustiques, comme l'utilisation de répulsifs cutanés ou de moustiquaires. Il est également recommandé d'éviter les voyages dans les zones où des épidémies de ces deux virus ont été signalées.
Connaissances sur la répartition territoriale du moustique tigre
"Avec nos connaissances sur la répartition territoriale du moustique tigre, nous pouvons déjà établir une carte des zones où les deux virus risquent d'être transmis aux humains", ajoute Anna-Bella Failloux, coordinatrice de l'étude.
Afin de mettre en place les mesures préventives adéquates, "il est notamment possible de renforcer la surveillance des moustiques et des oiseaux à proximité des zones urbaines, là où le moustique tigre est déjà implanté", conclut-elle.