- Pour la première fois, des scientifiques ont réussi à produire des structures embryonnaires à partir de cellules souches humaines.
- Cette avancée significative pourrait être utilisée pour mieux comprendre les processus complexes en jeu lors de l'embryogenèse.
- Toutefois, cette découverte significative suscite des inquiétudes.
Pour la première fois, des scientifiques ont réussi à produire des structures embryonnaires à partir de cellules souches humaines dans une boîte de Petri, ouvrant la voie à de nouvelles voix de recherche.
Mieux comprendre l'embryogenèse
Bien que les embryons synthétiques ne contiennent pas de cerveau en développement, ils ont été cultivés jusqu'à un stade correspondant à 14 jours de développement naturel. Les scientifiques affirment que leurs structures ne peuvent pas être implantées dans l'utérus.
C'est une première mondiale, car si de tels embryons ont pu être créés précédemment, ils étaient produits à partir de cellules souches animales et non humaines.
Cette avancée significative pourrait être utilisée pour mieux comprendre les processus complexes en jeu lors de l'embryogenèse, pour mieux cerner les maladies génétiques, pour mieux traiter certaines conditions liées à la grossesse et pour réduire les risques de fausses couches. En outre, elle ouvre la porte à de nouvelles opportunités pour la médecine régénérative.
Inquiétudes
Toutefois, cette découverte significative suscite des inquiétudes chez de nombreux membres de la communauté scientifique ainsi que chez le grand public. En effet, la question de la reproduction artificielle soulève de sérieuses préoccupations éthiques et juridiques, comme l'illustre le cas des bébés OGM en Chine en 2018.
“Il est très probable que cette recherche mènera à de nouveaux débats sur la règle dite des 14 jours, qui est la limite légale actuelle pour l’utilisation d’embryons ou de structures ressemblant à des embryons à des fins de recherche. […] De plus, les chercheurs doivent se demander si ces types de « modèles » sont en fait fondamentalement différents des embryons humains : bien qu’ils proviennent de sources et de processus différents, ils ont des caractéristiques similaires aux embryons humains, ce qui rend la question de savoir comment nous les considérons et les traitons beaucoup plus complexe", a ainsi commenté Rachel Ankeny, professeure d’histoire et de philosophie des sciences à l’Université d’Adélaïde auprès du média Scimex.
"Plus important encore, il est essentiel que les chercheurs soient transparents sur ce type de recherche et sur ce qui est connu et inconnu, afin de garantir que nos processus réglementaires traitent les problèmes nécessaires et que le public soit assuré qu’il existe des mécanismes de surveillance et des garanties adéquats”, conclut-elle.