La colite ulcéreuse se traduit par une inflammation chronique de la muqueuse du gros intestin. Elle peut donc provoquer la formation d’ulcères dans la muqueuse intestinale. Des traitements sont généralement prescrits pour réduire l’inflammation, en particulier lors des poussées, qui peuvent entraîner des douleurs abdominales, une défécation douloureuse, des crampes et des diarrhées glairo-sanglantes.
Les vers parasites pour atténuer les risques de colite ulcéreuse ?
Dans une récente étude, des chercheurs de l'Hookworm Therapy du Malaghan Institute (Nouvelle-Zélande) ont suggéré une nouvelle approche thérapeutique pour les patients atteints par la colite ulcéreuse en rémission : la prise de gélules contenant 30 larves d’ankylostome, des vers parasites qui s’installent dans les intestins. Ces travaux ont été publiés dans la revue scientifique Inflammatory Bowel Diseases.
Au cours de la recherche, les scientifiques ont recruté 20 patients ayant souffert de colite ulcéreuse et en rémission. Les volontaires ont soit reçu 30 larves d’ankylostome, soit un placebo, et ont été suivis pendant un an. Ils ont également fourni des informations sur les potentiels changements au niveau de leur santé intestinale ou sur leur inconfort. Des échantillons ont été prélevés tout au long de l’année, afin d’observer l'inflammation intestinale, le microbiote et la composition des cellules immunitaires.
"Nous pensons que l'effet des ankylostomes n'est peut-être pas assez fort pour faire passer une personne d'un état de maladie à un état de rémission. Cependant, une fois qu'une personne est en rémission, les ankylostomes pourraient la maintenir dans cet état, l'empêcher d'avoir des poussées de la maladie et réduire la nécessité de prendre des médicaments, tels que les stéroïdes, qui suppriment le système immunitaire et ont des effets néfastes", a précisé le Dr Tom Mules, co-auteur de l’étude et gastro-entérologue de l'Institut Malaghan.
Vers parasites et colite ulcéreuse : des résultats mitigés
Au fil des mois, les scientifiques ont constaté la présence d’œufs dans les selles des participants, ce qui signifie que les vers parasites se sont bien développés dans leurs intestins. Toutefois, aucune évolution significative concernant l’état des patients n’a été enregistrée.
D’après les résultats, 40 % des volontaires infestés par les vers étaient en rémission un an après le début de l’étude contre 50 % du groupe placebo. Concernant, les poussées inflammatoires qui peuvent survenir même chez les patients en rémission, les vers n’ont eu aucun impact significatif sur le temps entre deux crises par rapport au groupe témoin.
Toutefois, les scientifiques ont estimé que leurs travaux avaient du potentiel, malgré ces résultats mitigés. "L'une des principales conclusions de cette étude est qu'une seule dose d'ankylostome peut résider dans l'organisme pendant plusieurs années, voire plus (…) Cela signifie que si l'ankylostome est efficace pour prévenir les poussées de la maladie, il est possible d'être infecté et de ne plus avoir à prendre de médicaments quotidiennement", a souligné le Dr Tom Mules. Les chercheurs espèrent donc confirmer leur hypothèse dans un essai clinique à plus grande échelle.