- Les personnes génétiquement prédisposées à faire la sieste avaient un volume cérébral plus important.
- Cela est un marqueur de bonne santé cérébrale lié à un risque plus faible de démence et d'autres maladies.
- La différence de volume cérébral entre les adultes "programmés" à faire un petit somme et ceux qui ne le sont pas équivaudrait aux effets d'un vieillissement compris entre 2,6 à 6,5 ans.
"Les siestes ont été liées à la fonction cognitive et à la santé du cerveau dans des recherches observationnelles. Cependant, on ne sait toujours pas si ces associations sont causales", ont indiqué une équipe internationale de chercheurs. C’est pourquoi ils ont mené une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Sleep Health. Dans le cadre de ces travaux, les scientifiques ont analysé les données de 378.932 personnes âgées de 40 à 69 ans.
Une courte sieste pour ralentir le vieillissement du cerveau
À l'aide d'une technique "appelée randomisation mendélienne", les chercheurs ont examiné 97 fragments d'ADN censés déterminer la probabilité que les personnes fassent habituellement la sieste. Ces variantes génétiques qui influencent notre propension à faire un petit somme ont été identifiées lors de leur précédente recherche. Ensuite, dans cette nouvelle étude, ils ont comparé les mesures de la santé cérébrale et de la cognition des personnes génétiquement plus "programmées" pour faire la sieste à celles de leurs homologues qui ne possédaient pas ces variantes génétiques.
Selon les résultats, les participants génétiquement prédisposés à faire régulièrement une courte sieste avaient un volume cérébral plus important que les autres. Cela est "un marqueur de bonne santé cérébrale lié à un risque plus faible de démence et d'autres maladies". Les auteurs ont estimé que la différence moyenne de volume cérébral entre les personnes programmées pour faire régulièrement une courte sieste et celles qui ne le sont pas équivalait à un vieillissement de 2,6 à 6,5 ans. Ainsi, les siestes régulières peuvent aider à préserver la santé du cerveau en ralentissant le taux de rétrécissement du cerveau lié à l'âge.
"Un lien de cause à effet entre les siestes régulières et l'augmentation du volume du cerveau"
"Il s'agit de la première étude pour tenter de démêler la relation de cause à effet entre les siestes régulières et les résultats cognitifs et structurels du cerveau. En examinant les gènes déterminés à la naissance, la randomisation mendélienne évite les facteurs de confusion survenant tout au long de la vie et susceptibles d'influencer les associations entre les siestes et les résultats de santé. Notre étude met en évidence un lien de cause à effet entre les siestes régulières et l'augmentation du volume total du cerveau. J'espère que des recherches comme celle-ci, qui montrent les bienfaits des courtes siestes pour la santé, contribueront à réduire les idées reçues et préjugés qui circulent encore autour des siestes", a déclaré Valentina Paz, auteur des travaux, dans un communiqué.
Bien que les résultats de cette étude soient encourageants, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour savoir quelles sont la fréquence et la durée optimales de la sieste. Même si faire une sieste peut être bénéfique, il est possible qu'une sieste plus longue ou plus fréquente puisse avoir des effets négatifs sur certaines personnes. L'important est de trouver le bon équilibre pour chaque adulte. Enfin, il convient de noter que la sieste ne doit pas remplacer un bon sommeil nocturne, qui reste crucial pour la santé et le bien-être globaux.