La testostérone, hormone sexuelle masculine, est souvent associée à un comportement d'agressivité ou de dominance. Cependant, une étude récente publiée dans Developmental Science montre que son rôle dans le cerveau varie selon l'âge.
Selon les résultats de la recherche, la testostérone faciliterait le contrôle des émotions chez les adolescents, mais pourrait entraver ce contrôle après leur vingtième année. Cette différence de fonctionnement serait liée au stade de développement, et notamment à la manière dont la testostérone interagit avec le cortex préfrontal antérieur, la région du cerveau qui gère le contrôle des émotions.
Les chercheurs ont montré que chez les adolescents, la testostérone semblait aider à réguler les émotions, tandis que chez les adultes, elle pouvait altérer cette régulation et favoriser des comportements impulsifs ou agressifs.
L'imagerie cérébrale éclaire le lien entre testostérone et activité cérébrale
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont étudié 71 personnes de sexes, d'âges et de niveaux de testostérone variés. L'imagerie cérébrale a permis de mettre en avant les changements dans le lien entre le niveau de testostérone et le cortex préfrontal antérieur.
Plus précisément, les analyses ont montré que chez les adolescents, une forte concentration de testostérone était associée à une plus grande densité de matière grise dans le cortex préfrontal antérieur, ce qui est en lien avec le contrôle des émotions.
Chez les adultes, en revanche, une association inverse a été observée, avec une faible concentration de testostérone corrélée à une densité de matière grise plus élevée. Ces résultats suggèrent que la testostérone a un rôle à jouer dans la maturation du cerveau et dans la façon dont il gère les émotions tout au long de la vie.
Le rôle de la testostérone dans la santé mentale et le sport
Cette étude présente des implications pratiques pour plusieurs domaines, comme la santé mentale et le sport. En effet, les troubles de l'humeur et les comportements impulsifs sont souvent associés à des problèmes de régulation émotionnelle, qui pourraient être influencés par la testostérone. Les résultats de cette étude pourraient donc aider à mieux comprendre les causes de ces troubles et à élaborer des traitements plus efficaces.
De même, dans le sport de haut niveau, la testostérone est souvent considérée comme un dopant, en raison de ses effets sur la masse musculaire et la performance physique. Cette étude suggère qu'il pourrait être utile de réfléchir à une réglementation plus fine de son utilisation, en tenant compte des différentes périodes de développement et des effets spécifiques de la testostérone sur le cerveau.