Si la Covid-19 est guérie dans la plupart des cas en 2 à 3 semaines, certains malades peuvent continuer à avoir des symptômes, ou les voir réapparaître, plus de 4 semaines après l’infection. Ce trouble, appelé affection post-Covid-19 ou covid long, reste assez méconnu. Toutefois, une nouvelle étude de Santé publique France permet d'avoir un nouvel éclairage sur les personnes qui en souffrent.
Affection post-covid-19 : 1,2 % très impacté par la maladie
L'étude, réalisée par Santé publique France entre septembre et novembre 2022 et publiée ce 21 juin 2023, montre que la prévalence de l’affection post-Covid-19 (selon la définition de l'OMS) est estimée à 4 % de la population générale adulte française. 2,06 millions de personnes présentaient des symptômes du covid long dans le pays comme une fatigue extrême, des douleurs persistantes ou encore des difficultés respiratoires, au moment des travaux de recherche. Par ailleurs, 1,2 % d'entre elles déclarait que la maladie avait un impact fort ou très fort sur leurs activités quotidiennes.
Si on prend en compte uniquement la perception de la personne d’avoir été atteinte par le covid long (soit le covid long rapporté), la prévalence grimpe à 7,1 %.
De plus, parmi les 48 % de personnes ayant eu une infection par le SARS-CoV-2 depuis plus de trois mois, 8 % présentaient les critères d’une affection post-Covid-19. "La prévalence de l’affection post-COVID-19 selon la définition de l’OMS dans la population générale se stabilise à 4 % (1,2 % pour la forme la plus sévère), tandis que la prévalence parmi les personnes infectées plus de 3 mois diminue (8 %). Malgré la stabilisation de la prévalence, la surveillance du COVID long et notamment de l'affection post-COVID-19 reste toujours fortement requise dans les mois à venir. Cette affection s'est, en effet, immédiatement imposée parmi les affections chroniques les plus fréquentes", établit le rapport.
Covid long : plus de 22 % des sondés touchés depuis plus de 18 mois
Le covid long peut persister plusieurs mois. 30,9 % des personnes atteintes d'une affection post-Covid-19 l’étaient depuis plus de 12 mois et 22,4 % depuis plus de 18 mois. "On remarque d’ailleurs que plus d’un cinquième (21,3 %) d’entre elles ont été infectées lors de la vague du variant Delta et 53,2 % lors de la vague Omicron", ajoutent les auteurs de l'étude.
Les travaux de l'organisme français ont également permis de mettre en lumière les personnes les plus susceptibles de développer un covid long. La prévalence de l'affection post-COVID-19 est plus élevée chez les femmes (10,2 %), les individus en recherche d'emploi (14,9 %) ainsi que les malades ayant été hospitalisés pour COVID-19 (18,6 %). En revanche, les seniors semblent mieux protégés contre ce trouble. Le risque de l'avoir est deux à trois fois plus faible chez les personnes âgées de 65 ans et plus.
Santé publique France compte mener des analyses complémentaires au second semestre 2023 pour identifier les facteurs de risques biologiques, psychologiques, professionnels et sociaux de Covid long.