Ce n’est pas la première mise en cause de la Maison d’enfants de Moussaron. En 1995 déjà, un éducateur qui y était en poste avait dénoncé la pratique d’actes s’apparentant à de la maltraitance au sein de l’institut. Il avait alors été condamné pour avoir tenu des propos jugés diffamatoires par le tribunal la Maison d’enfants de Moussaron, rapporte le journal La Croix.
La Maison d’enfants de Moussaron est un institut médico-éducatif ou IME, établissement qui assure une éducation adaptée et un accompagnement médico-social aux enfants handicapés. Cet établissement privé, situé à Condom dans le Gers (Midi-Pyrénées), compte 85 lits et accueille des polyhandicapés de 3 à 20 ans.
Une demande de mise sous tutelle
Ce sont d’actuels salariés, à l’image de ce qu’avait fait cet éducateur dans le milieu des années 1990, ainsi que d’anciens agents qui ont tiré la sonnette d’alarme. Les informations ont été relayées et aujourd’hui, la Maison d’enfants de Moussaron est sévèrement pointée du doigt par plusieurs organismes : responsables départementaux de la CGT-santé, de l’Association des paralysés de France (APF) et d’Autisme Gers. En amont, les organismes avaient alerté en mai l’Agence régionale de santé (ARS) puis l’inspection du travail. Tous demandent un placement sous tutelle de l’institut, d’après La Croix, qui rapporte des faits reprochés lourds : « pratiques d’un autre âge », enfants attachés « sans respecter aucun protocole », atteintes « à la dignité et à l’intimité », « manque d’hygiène », « absence de surveillance » à certaines heures, de« pédagogie de la régression », retards de prise en charge médicale.
Manifestation le 8 décembre
L’Agence régionale de santé Midi-Pyrénées vient de publier un rapport qui appuie les accusations portées par le collectif formé par les organismes qui ont signalé la situation. Suite aux injonctions de mise aux normes de l’ARS, la direction de l’institut a indiqué avoir « pris en compte immédiatement les conclusions du rapport définitif [de l’ARS] et s’est attachée à mettre en œuvre dans les meilleurs délais les axes d’amélioration demandés. Ils concernent les conditions d’hébergement dans certains bâtiments et l’accompagnement médico-social des résidents », rapportait le journal Sud-Ouest. Les membres du collectif, rejoints par des associations et des syndicats, n’ont pas prévu d’en rester là et manifesteront devant l’IME le 8 décembre prochain.