- La consommation d'acides gras oméga-3 en particulier l'acide alpha-linolénique (ALA), peut aider à ralentir la progression de la sclérose latérale amyotrophique.
- Les chercheurs ont calculé que les participants ayant des niveaux élevés d'ALA avaient un risque de décès 50 % inférieur pendant la période de l'étude par rapport à ceux ayant des taux bas.
- Ils souhaitent mener des études plus complètes sur les ALA pour mieux comprendre comment ces oméga 3 peuvent être bénéfiques aux patients atteints de SLA.
La maladie de Charcot, aussi appelé sclérose latérale amyotrophique (SLA), est une pathologie dégénérative grave provoquant une paralysie progressive des muscles impliqués dans la motricité volontaire. Son pronostic est particulièrement sombre : le décès survenant en moyenne 3 à 5 ans après le diagnostic. Les chercheurs du Harvard TH Chan School of Public Health ont fait une découverte interessante sur cette grave maladie : les oméga-3 aideraient à ralentir sa progression.
Maladie de Charcot : l'acide alpha-linolénique réduit les risques de décès
Lors de cette recherche présente dans la revue Neurology, les scientifiques ont suivi 449 personnes vivant avec la sclérose latérale amyotrophique pendant 18 mois. La gravité de leurs symptômes et la progression de la maladie ont été évaluées puis notées de zéro à 40, les scores les plus élevés indiquant des symptômes moins graves de la pathologie. Le niveau d'acides gras oméga-3 dans le sang des participants a aussi été mesuré.
Les résultats montrent que parmi les oméga-3 ralentissent l'avancée de la pathologie. Parmi ces derniers, l'acide alpha-linolénique (ALA), nutriment présent dans les aliments tels que les graines de lin, les noix et les huiles de chia ou de soja, est le plus fortement lié à un ralentissement de la progression de la Maladie de Charcot et du risque de décès. Sur les 126 participants décédés dans les 18 mois suivant le début de l'étude, 33 % appartenaient au groupe avec les taux d'ALA les plus bas et seulement 19 % venaient du groupe avec les niveaux d'ALA les plus élevés.
L'équipe a ainsi estimé que les patients ayant des taux importants d'ALA avaient un risque de décès 50 % plus faible pendant la période de l'étude par rapport à ceux qui avaient des niveaux faibles. "Ces résultats, ainsi que nos recherches précédentes, suggèrent que cet acide gras peut avoir des effets neuroprotecteurs qui pourraient bénéficier aux personnes atteintes de SLA", explique l'auteur principal Kjetil Bjornevik dans un communiqué du Harvard TH Chan School of Public Health.
Oméga-3 : un lien entre l'alimentation et la sclérose latérale amyotrophique intrigant
L'ALA n'est pas le seul acide gras ayant été associé à des réductions du risque de décès des patients souffrant de sclérose latérale amyotrophique. L'acide eicosapentaénoïque, un acide gras oméga-3 que l'on trouve dans les poissons gras et l'huile de poisson, et l'acide linoléique, un acide gras oméga-6 présent dans les huiles végétales, noix et graines, affichaient aussi des effets protecteurs.
"Le lien que notre étude a trouvé entre l'alimentation et la SLA est intrigant", estime l'auteur principal Alberto Ascherio. Son équipe souhaiterait poursuivre ses travaux pour confirmer que l'acide alpha-linolénique a bien un effet protecteur contre la sclérose latérale amyotrophique et pourrait intégrer les stratégies thérapeutiques proposées.
"Nous contactons maintenant des chercheurs cliniques pour promouvoir un essai randomisé afin de déterminer si l'ALA est bénéfique chez les personnes atteintes de SLA. L'obtention de financement sera difficile, car l'ALA n'est pas un médicament brevetable, mais nous espérons y parvenir", reconnaît le scientifique.