- La ménopause est dite précoce lorsqu'elle survient avant 40 ans.
- Les scientifiques considèrent qu'elle est liée à des variations génétiques.
- Une nouvelle étude montre qu'en réalité, la présence de ces variations génétiques est rarement associée à la ménopause précoce.
Lorsque les règles s’arrêtent avant 40 ans, les scientifiques parlent d’une insuffisance ovarienne prématurée. Selon des données de la Haute autorité de santé, elle concerne 1 à 2 % des femmes de 40 ans. Elle peut être la conséquence de traitements médicaux, mais dans la majeure partie des cas, ses causes demeurent difficiles à identifier. Des études scientifiques ont établi que des variations génétiques pourraient être une explication à son apparition, mais une nouvelle recherche remet en cause cette conclusion. Ces travaux sont parus dans Nature Medicine.
Ménopause précoce : quel est l’impact de la génétique ?
Aujourd’hui, une centaine de gènes sont identifiés comme liés à la ménopause précoce. Si une variation génétique touche l’un d’eux, les médecins recommandent de réaliser un diagnostic génétique de la ménopause précoce, précisent les auteurs de l’étude. Dans leur recherche, ils ont vérifié les liens entre ces variations génétiques et l’insuffisance ovarienne prématurée. Leurs travaux constituent la plus grande étude menée sur le sujet à ce jour : les auteurs, des chercheurs des universités d'Exeter et de Cambridge, ont analysé les données génétiques de près de 105.000 femmes. Parmi elles, 2.231 ont expliqué avoir été ménopausées avant 40 ans. L’analyse des données a permis de démontrer que 98 % des femmes porteuses de ces variations génétiques, considérées comme des causes de ménopause prématurée, n’étaient finalement pas ménopausées avant 40 ans.
Mieux comprendre la ménopause précoce pour mieux accompagner les femmes concernées
"Notre recherche signifie qu’il faut repenser les causes de la ménopause très précoce", estime Anna Murray, professeur de génétique humaine à la faculté de médecine de l'Université d’Exeter et autrice principale de l’étude. Selon elle, il est possible que la présence de variation génétique chez des femmes atteintes de ménopause précoce soit une simple coïncidence. "Il semble maintenant probable que la ménopause prématurée soit causée par une combinaison de variantes dans de nombreux gènes, ainsi que par des facteurs non génétiques", estime l’autrice. Mais d’autres recherches seront nécessaires pour mieux comprendre les causes afin de mieux accompagner les femmes concernées. "Avoir une ménopause très précoce est souvent extrêmement pénible car cela signifie perdre sa fertilité et un traitement hormonal substitutif est nécessaire pour prévenir certaines conséquences sur la santé, explique Dr Julia Prague, endocrinologue à l'Université d'Exeter, et co-autrice de l’article. Les scientifiques doivent comprendre les raisons pour lesquelles la ménopause prématurée survient afin de ne pas passer à côté de la véritable cause sous-jacente et de pouvoir conseiller les patientes de manière appropriée."