Installer un simple cube de toile blanche sur un toit de Paris et laisser faire le temps, c’est la dernière action que trois organismes, France Nature Environnement (FNE), Soot Free for the Climate (Un climat sans carbone suie) et Respire, ont mis en place pour faire passer leur message. La fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement a réalisé cette installation le 14 novembre dernier. La particularité de ce cube est qu’à certains endroits, à l’aide d’un pochoir, de la colle y avait été appliquée. Au fil des jours, la colle a piégé les particules en suspension dans l’air parisien. Elles ont noirci le tissu à ces endroits, formant petit à petit des lettres. Une semaine plus tard, les lettres détachées du mot « irrespirable » apparaissaient nettement sur le cube.
Des impacts sur la santé et sur l’économie
FNE veut, par cette action symbolique, « rendre visible l’invisible » et attirer l’attention du grand public sur la qualité de l’air de la capitale. Le site qui relaie l’action, Rendez-moi mon air, avance que « nous inspirons et expirons 15 000 litres d’air pollué par jour ». Par ailleurs, en France métropolitaine, pour l’air extérieur les conséquences sur la santé coûtent « 20 à 30 milliards d’euros par an ».
L’air ambiant classé comme cancérigène chez l’homme
Depuis le 17 octobre dernier, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l'OMS, considère l’air extérieur comme un cancérigène. Rappelons qu’en 2010, 223 000 personnes sont mortes d’un cancer du poumon induit par la pollution de l’air.
Lundi dernier, l’association de surveillance de la qualité de l’air Airparif indiquait un pic de pollution à Paris et déconseillait les activités intenses. Aujourd’hui, l’indice de pollution dans la capitale est « moyen », assorti d’une couleur orange.