La pollution de l'air à l'intérieur des habitations est un problème majeur de santé publique. Au niveau mondial, elle est majoritairement liée à l'usage de combustibles solides (comme le bois et le charbon) et du pétrole pour le chauffage et la cuisson. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), cette dernière augmente entre autres les risques d'accident vasculaire cérébral, de cardiopathie ischémique, de bronchopneumopathie chronique obstructive et de cancer du poumon. Mais il n'y a pas que les habitants qui sont affectés par cette pollution au monoxyde de carbone, les bébés à naître aussi.
Monoxyde de carbone : une exposition pendant la grossesse réduit le poids du bébé
L'impact de la pollution de l'air domestique au monoxyde de carbone sur la santé des nouveaux-nés, a été présenté dans une étude publiée dans la revue Environment International le 23 juin 2023. Les chercheurs ont suivi 1.196 paires mère-enfant à Kintampo (Ghana) en évaluant l'exposition prénatale au monoxyde de carbone (CO) dans l'habitation, quatre fois au cours de la grossesse. Ils ont également mesuré le poids de naissance des bébés dans les 72 heures suivant l'accouchement. Les résultats montrent que l'exposition prénatale au CO en début ou à mi-gestation (de la 15e à la 20e semaine) était associée à un poids de naissance plus faible.
L'étude a mis en évidence "un poids à la naissance inférieur de 39 grammes et une probabilité supérieure de 14 % de faible poids à la naissance par augmentation de 1 partie par million (ppm) de l'exposition prénatale moyenne au CO", écrivent les auteurs de l'article scientifique.
Pollution de l'air intérieur : des risques de pneumonie plus élevés également
L'équipe a par ailleurs découvert qu'une exposition prénatale au monoxyde de carbone en fin de grossesse (soit entre la 34e et la 39e semaine) était liée à un risque accru de pneumonie, notamment chez les filles. Pendant l'étude, 25 % des enfants ont connu au moins un épisode de pneumonie diagnostiqué par un médecin. La forme était grave pour 9% de la cohorte.
Les auteurs concluent : "En résumé, nous identifions des associations variant dans le temps entre l'exposition prénatale à la pollution de l'air domestique et un faible poids à la naissance et un risque de pneumonie plus élevé. Ce qui confirme l'importance de l'exposition à la pollution de l'air domestique pendant la période in utero". Il est ainsi primordial de mettre en place des "efforts de santé publique qui ciblent les grossesses précoces pour des interventions de cuisson à combustible plus propre".
Pour eux, les gouvernements et les organisations de santé doivent travailler ensemble pour réduire les risques pour la mère et le bébé. En fin de compte, la santé de la famille dépend de la qualité de l'air que nous respirons chez nous.