Vous avez des maux de tête et d'estomac, des nausées, une sensibilité à la lumière et au bruit ? Si vous avez bu plusieurs verres d'alcool la veille... il est fort possible que vous souffriez d'une gueule de bois. Toutefois, la quantité bue ne serait pas le seul facteur de la sévérité de cette intoxication dont le nom scientifique est veisalgie. Le microbiote oral jouerait également un rôle dans l'intensité des symptômes selon des chercheurs néerlandais.
Gueule de bois : une bactérie dans la bouche réduirait les symptômes
L'étude, présentée lors de la 46e réunion scientifique annuelle de la Research Society on Alcohol (RSA) qui s'est tenue à Bellevue (Washington) le 25 juin 2023, a examiné l'effet de la flore bactérienne de la bouche sur la gravité de la gueule de bois. Pour ce faire, les chercheurs ont demandé à 15 jeunes adultes de boire de l'alcool pendant toute une soirée sans limitation. Le lendemain, les participants avaient la gueule de bois et devaient noter la gravité de leurs symptômes. Des prélèvements de salive ont également été effectués. La même opération a été réalisée un jour non alcoolisé afin de comparer les profils bactériens.
Les analyses ont montré qu'une espèce bactérienne particulière, Rothia, était associée à des symptômes moins sévères de gueule de bois.
"Cette découverte est conforme à la capacité connue de Rothia à convertir l'alcool en acétaldéhyde. Nous savons que l'alcool peut librement traverser la barrière hémato-encéphalique pour provoquer une gueule de bois, contrairement à l'acétaldéhyde. Ainsi, nous pouvons supposer qu'une conversion rapide de l'alcool en acétaldéhyde empêche de grandes quantités d'alcool de pénétrer dans le cerveau et, en tant que telle, réduit la gravité de la gueule de bois", explique l'auteur principal Joris C. Verster de l'université d'Utrecht dans un communiqué.
Alcool : boire avec modération reste la meilleure prévention
Le chercheur néerlandais a rappelé pendant sa présentation que "la meilleure façon de prévenir la gueule de bois est de modérer la consommation d'alcool". En effet, si d'autres facteurs en plus du microbiote oral - comme la fatigue, le manque de sommeil et une alimentation inadéquate - peuvent jouer un rôle dans la sensibilité à l'alcool, la quantité que l'on boit, reste l'un des facteurs les plus importants dans la survenue des veisalgies.
Ainsi, bien que la découverte sur la bactérie Rothia puisse être intéressante pour le développement de nouveaux traitements, la modération de la consommation d'alcool reste le meilleur moyen de prévenir la gueule de bois ainsi que tous les problèmes de santé liée à un excès d'alcool (cancer, AVC, accidents de la route, maladie du foie...).