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Etude sur 23 000 femmes ménopausées

Les boissons sucrées associées à un risque de cancer de l’endomètre

Par Audrey Vaugrente

Une étude associe les boissons sucrées à un risque accru de cancer de l’endomètre, quatrième cause de cancer féminin. 

DURAND FLORENCE/SIPA

Une consommation élevée de boissons sucrées - de type sodas ou jus de fruits - augmente le risque d’obésité et de diabète de type II. Dans les pays industrialisés, l’obésité est associée à la moitié des cancers de l’endomètre de type I (lié au niveau d’œstrogènes). Face à ces données, une équipe de chercheurs de l’université du Minnesota (Etats-Unis) a tenté d’associer le cancer de l’endomètre avec les boissons sucrées. Les résultats de leur étude sont parus ce 22 novembre dans la revue Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention. Les chercheurs concluent que la consommation de ces boissons est un facteur de risque du cancer de l’endomètre.

 

78% de risques en plus

En France, ce cancer est la quatrième cause de cancer féminin. Dans 80% des cas de cancer de l’endomètre de type I, le plus fréquent, la maladie se déclare après la ménopause quand les niveaux d’œstrogènes chutent. C'est à ce moment que le risque est le plus élevé pour une femme. Des études épidémiologiques montrent que la consommation de boissons avec des sucres ajoutés augmente l'exposition à la maladie, note l’étude. Pour vérifier cela, les chercheurs ont interrogé 23 000 femmes ménopausées. Parmi elles, 592 ont développé un cancer de l’endomètre dont 506 de type I. Toutes ont répondu à un questionnaire sur leur mode de vie, leur dossier médical et leurs habitudes alimentaires.

 

L’analyse des données indique que de nombreux facteurs accroissent les risques : un âge, un tour de taille et un indice de masse corporelle (IMC) plus élevés, une thérapie aux œstrogènes, la présence de diabète… La dose hebdomadaire de boissons sucrées joue également un rôle non négligeable dans la survenue d’un cancer de l’endomètre. La prévalence des cancers augmente de façon régulière et significative avec la quantité de boissons consommées. Les femmes du quintile (tranche de 20%) le plus élevé (4 verres ou plus) ont un risque accru de 72% de développer la maladie que celles du quintile le plus bas. En tenant compte de l’IMC, le risque est augmenté de 78%.

 

Obésité et boissons sucrées

« Nous avons découvert que la consommation de boissons sucrées est associée à un risque accru de cancer de l’endomètre de type I, sans tenir compte de l’IMC, de l’activité physique, d’un diabète ou du tabagisme. De même, un risque accru de cancer de l’endomètre de type I a été relié à une consommation plus élevée de sucre, » concluent les auteurs.

 

Une telle association s’explique aisément. Aux Etats-Unis, la consommation de boissons sucrées, principalement les sodas, a augmenté en même temps que la prévalence de l’obésité. Les études épidémiologiques montrent aussi que les cancers de l’endomètre touchent les femmes obèses de manière disproportionnée. Cette étude offre d’autres pistes plus étonnantes. Le tabagisme et le nombre de grossesses menées à terme diminuent le risque de survenue de la maladie. Les jus de fruits, quant à eux, augmentent presque de moitié le risque de développer un cancer de l’endomètre. Il faudra maintenant expliquer en quoi les sucres influencent les niveaux d'oestrogènes.