- La prise de trois progestatifs, le Surgestone, le Depo Provera et le Colprone, est associée à un surrisque de méningiome.
- Leur utilisation durant plus d’un an multiplie les risques de tumeurs au cerveau, respectivement par 4,1, 2,7 et 5,6.
- Aucun surrisque de méningiome n’a été observé avec les stérilets hormonaux.
En cas d’endométriose, de fibromes, de règles particulièrement longues et/ou abondantes et de troubles du cycle, les médecins prescrivent aux femmes des progestatifs. Ces médicaments sont aussi utilisés dans le traitement hormonal substitutif (y compris pour la ménopause) et en en obstétrique (stérilité par insuffisance lutéale, avortements à répétition). Problème : certains progestatifs pourraient augmenter le risque de méningiome (à savoir une tumeur presque toujours bénigne qui se développe à partir des méninges), d’après l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm).
Méningiome : la prise de trois progestatifs pendant plus d’un an est associée à un "surrisque"
Pour parvenir à cette conclusion, EPI-PHARE a conduit une nouvelle étude de pharmaco-épidémiologie afin d’évaluer chez les patientes le risque de méningiome intracrânien opéré lié à l’utilisation de progestatifs (progestérone, médrogestone, médroxyprogestérone, dydrogestérone, promégestone, diénogest). Le risque de méningiome lié aux stérilets hormonaux, a également été analysé. Dans le cadre de ces travaux, plus de 18.000 femmes opérées d’un méningiome et plus de 90.000 femmes "témoins" ont été recrutées.
"L’utilisation prolongée de promégestone, de médrogestone ou d’acétate de médroxyprogestérone est associée à un surrisque de méningiome. Celui-ci est augmenté lorsque la durée d’utilisation de ces médicaments à la posologie autorisée par l’autorisation de mise sur le marché dépasse un an, comme c’est le cas avec les acétates de chlormadinone, de nomegestrol et de cyprotérone ", peut-on lire dans le communiqué de l’Ansm.
Pas de surrisque de méningiome avec les stérilets hormonaux
En revanche, les résultats avec les stérilets hormonaux, au lévonorgestrel 13,5 et 52 mg, ne montrent pas de surrisque de méningiome. Autre constat : l’exposition à la progestérone (par voie orale, intra-vaginale et cutanée) et à la dydrogestérone n’a pas été associée significativement à un surrisque de chirurgie de méningiome intracrânien. "Du fait de l’absence de remboursement du diénogest seul pendant la période d’étude et de la faible prévalence du diénogest associé à l’estradiol, cette étude ne peut conclure sur la présence ou l’absence de risque de méningiome associé au diénogest", a précisé l’agence.