Le cancer colorectal est un problème de santé publique croissant, touchant généralement les personnes de plus de 50 ans. Cependant, ces dernières années ont vu une augmentation alarmante des cas de tumeurs malignes au côlon ou au rectum chez des patients plus jeunes. Cette tendance inquiète les chercheurs et les professionnels de santé, d'autant plus que les cancers détectés à un stade précoce ont de meilleures chances de guérison. C'est pourquoi le Dr Thomas Imperiale et son équipe ont voulu identifier les facteurs qui mettent à risque les hommes de moins de 50 ans.
Cancer colorectal : identifier les facteur pour le dépister chez les moins de 50 ans
L'étude a analysé les dossiers de 600 hommes âgés de 35 à 49 ans atteints d'un cancer colorectal non héréditaire, ainsi que ceux de 2.400 vétérans de l'armée du même groupe d'âge n'ayant pas de tumeur au côlon ou au rectum. Les chercheurs ont examiné plusieurs variables afin de déterminer les facteurs les plus prédictifs de la maladie.
"Cette recherche est importante car elle indique si, et éventuellement comment, dépister les personnes de moins de 45 ans, soit en dessous de l'âge recommandé pour le dépistage du cancer colorectal et présentant certains des facteurs de risque que nous identifions", a assuré le Dr Thomas Imperiale du département américain des anciens combattants, de l'Institut Regenstrief et de l'École de médecine de l'Université de l'Indiana, dans un communiqué.
Cancer colorectal précoce : 6 facteurs de risque mis en lumière chez l'homme
Grâce à leur analyse approfondie des dossiers médicaux, le Dr Imperiale et son équipe ont identifié 15 variables associées au cancer colorectal précoce. Cependant, pour rendre leur modèle de prédiction plus facile à utiliser par les professionnels de santé, ils ont condensé ces variables en six facteurs de risques repérables :
- avoir entre 35 et 49 ans ;
- l'absence d'utilisation régulière d'anti-inflammatoires non-stéroïdiens (tels que l'aspirine ou l'ibuprofène) ;
- l'absence d'utilisation régulière de statines ;
- la consommation d'alcool ;
- la présence d'un parent au premier ou deuxième degré atteint d'un cancer colorectal ;
- une charge de morbidité plus élevée.
Pour les chercheurs, grâce aux six facteurs mis en évidence dans leurs travaux parus dans le journal Cancer Prevention Research, les professionnels de santé pourront inclure les hommes plus jeunes dans les programmes de dépistage précoce. Cela pourrait contribuer à une meilleure prise en charge et une meilleure prévention de cette maladie.
L'expert a précisé qu'il avait, d'ores et déjà, lancé de nouvelles expériences pour faire le point sur les facteurs de risque de cancer du côlon et du rectum précoce chez les femmes. Il note toutefois que "le risque de cancer colorectal est deux fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes dans toutes les catégories d'âge".