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Dépistage

Cancer du poumon : un test sanguin, nouvel outil de détection précoce

Par Mégane Fleury

Cette méthode de dépistage pourrait permettre de détecter précocement le cancer du poumon chez les personnes qui ne sont pas à risque élevé d'en développer un. 

kasto80/ISTOCK
Quatre protéines présentes dans le sang permettent de détecter les risques de décès liés au cancer du poumon.
Cela pourrait permettre de dépister la maladie chez des personnes qui ne sont pas considérées "à risque élevé".
En France, le dépistage généralisé pourrait un jour être mis en place.

Plus de 30.000 personnes sont décédées d’un cancer du poumon en 2018, en France. La réduction de ce chiffre dépend à la fois de la prévention face aux facteurs de risque évitables comme le tabagisme, à une meilleure prise en charge mais aussi à une détection précoce. Cette dernière est l’objet d’une étude récente parue dans la revue spécialisée Journal of Clinical Oncology. Réalisée par des chercheurs du centre de recherche sur le cancer de l’université du Texas, elle démontre qu’un test sanguin est efficace pour évaluer le risque de décès lié au cancer du poumon. 

Comment détecter le risque de décès lié au cancer du poumon ? 

Les scientifiques ont analysé des échantillons de sang pré-diagnostic provenant d’un vaste essai sur différents types de cancer. Parmi les participants, 552 personnes ont développé plus tard un cancer du poumon dont 70 % sont décédées des suites de la maladie. Les chercheurs ont constaté qu’un panel de quatre protéines (4MP), lorsqu'il est combiné avec un modèle de risque de cancer du poumon (PLCOm2012), était efficace pour identifier les personnes exposées à un risque élevé de décès en raison du cancer du poumon, notamment chez les personnes ayant fumé moins de dix paquets de cigarettes par an. La combinaison de ces deux éléments montraient une plus grande sensibilité et une plus grande précision que les critères actuellement utilisés. 

Cancer du poumon : un futur outil de diagnostic précoce ?

Aux États-Unis, le dépistage du cancer du poumon repose sur les critères déterminés par la U.S. Preventive Services Task Force, le groupe de travail sur la prévention. Les personnes dites à haut risque doivent passer un CT scan, un examen de tomodensitométrie, tous les ans : il s’agit des personnes âgées de 50 à 80 ans, qui fument au moins 20 paquets de cigarettes par an, ou qui fumaient cette quantité annuelle et qui ont arrêté dans les quinze dernières années. Selon les auteurs, moins de la moitié des cas de cancers du poumon concernent des personnes correspondant à ces critères. "Il existe une demande urgente pour une approche alternative, commente Samir Hanash, co-auteur de l’étude et professeur de prévention clinique du cancer. Ce simple test sanguin a le potentiel de sauver des vies en déterminant la nécessité d'un dépistage du cancer du poumon sur une base personnalisée." Les chercheurs estiment que le test sanguin pourrait devenir un outil de détection précoce partout dans le monde à l’avenir. Avant cela, il faudra qu’il soit validé par les autorités sanitaires américaines, la Food and Drug Administration, de futurs essais sont donc à prévoir. 

Dépistage du cancer du poumon : où en est la France ?

En France, il n’existe pas de programme de dépistage du cancer du poumon, mais les choses pourraient changer. En avril 2022, la Haute autorité de santé a annoncé le lancement d’un projet pilote de dépistage concernant les cancers bronchopulmonaires. "La technique de dépistage reposera sur un examen d’imagerie : un scanner thoracique faible dose sans injection, aussi appelé tomodensitométrie faible dose", précise la HAS. Les conclusions de ce projet pilote permettront d’évaluer la pertinence du déploiement à l’échelle nationale d’un programme de dépistage.