C’est la tumeur la plus fréquente et la plus mortelle chez l’adulte. Le glioblastome se développe à partir des cellules gliales du cerveau et est caractérisé par un comportement agressif et une résistance aux traitements. "Malgré les différentes thérapies disponibles, les patients subissent invariablement une récidive de leur maladie en moyenne sept mois après le diagnostic", ont indiqué des chercheurs américains. Cette récidive est généralement associée à une détérioration rapide de la santé du patient. "Malheureusement, les options thérapeutiques en cas de récidive sont rares. Celles existantes ont une efficacité très limitée, la survie médiane étant de l'ordre de 6 à 8 mois seulement après la progression de la tumeur", ont-ils ajouté.
Combiner l'injection d'un virus oncolytique et une immunothérapie intraveineuse
C’est pourquoi les scientifiques ont voulu tester l’efficacité d’une nouvelle approche pour traiter le glioblastome. Cette dernière combine l'injection d'un virus oncolytique, directement dans la tumeur et une immunothérapie intraveineuse. Le virus oncolytique utilisé cible spécifiquement les cellules cancéreuses, tandis que l'immunothérapie renforce la réponse immunitaire du corps contre la tumeur. Pour déterminer la dose maximale tolérée de cette thérapie combinée, ils ont réalisé un essai clinique de phase I/II. Dans le cadre de l’étude, ils ont recruté 49 personnes atteintes d’un glioblastome récidivant.
Glioblastome : une survie médiane de 12,5 mois et un rétrécissement des tumeurs cérébrales
Selon les résultats, publiés dans la revue Nature Medicine, cette thérapie combinée aurait permis de faire régresser la tumeur chez certains patients. "Plus de la moitié de nos patients ont obtenu un bénéfice clinique - maladie stable ou mieux - et nous avons observé des réponses remarquables avec des tumeurs qui ont rétréci, et certaines ont même complètement disparu", a déclaré le Dr Farshad Nassiri, auteur des travaux et chercheur à l'université de Toronto (Canada), dans un communiqué.
Autre constat : le traitement a permis une survie médiane de 12,5 mois, ce qui est considérablement plus long que les six à huit mois généralement observés avec les thérapies existantes. "Trois patients sont toujours en vie 45, 48 et 60 mois après le début de l'essai clinique", a précisé le Dr Farshad Nassiri. En outre, la thérapie combinée n’a pas provoqué des effets indésirables majeurs. "Nous pensons que la clé de notre succès a été de délivrer le virus directement dans la tumeur avant d'utiliser l'immunothérapie systémique. Nos résultats montrent clairement que cette approche peut être sûre et efficace", a poursuivi le chercheur.
Une nouvelle signature génétique associée à la réponse au traitement
Après avoir découvert ces résultats prometteurs, l’équipe a aussi effectué des analyses génétiques sur les échantillons de tumeurs des patients. Ils ont identifié des caractéristiques immunitaires qui pourraient éventuellement aider les médecins à déterminer les réponses au traitement et à comprendre les mécanismes de résistance au glioblastome. Cette découverte pourrait permettre de prédire quelles personnes sont les plus susceptibles de bénéficier de cette nouvelle approche thérapeutique.