- Aux États-Unis, un groupe de travail dédié à la prévention des risques recommande de dépister l'anxiété chez les adultes.
- Parfois difficile à identifier, elle peut révéler la présence d'autres problèmes de santé, mentale ou physique.
- Cette nouvelle recommandation devrait permettre d'améliorer la prise en charge de l'anxiété.
" Il n’y a pas de santé sans santé mentale", prévient Santé Publique France. Le bien-être psychologique a des conséquences sur notre santé physique, notre vie quotidienne, et sur de nombreux autres facteurs. Les États-Unis ont récemment formulé une recommandation importante pour la santé mentale : le US Preventive Services Task Force, le groupe de travail chargé de la prévention des risques, recommande désormais de dépister l’anxiété chez tous les adultes âgés de 19 à 64 ans. Les travaux de ce groupe permettent notamment de guider la prise de décision des médecins et ils sont aussi suivis par les groupes d'assurance de santé. Les auteurs de ces recommandations publient une vaste étude sur le sujet dans JAMA.
Troubles anxieux : de quoi parle-t-on ?
"Les troubles mentaux sont l'une des principales causes de la mortalité dans le monde, les troubles anxieux étant le deuxième contributeur le plus influent", préviennent-ils en préambule. D’après l’Assurance Maladie, on parle de troubles anxieux lorsqu’une personne ressent une anxiété répétée, durable, sans lien avec un danger ou une menace réels et qui engendre une souffrance telle que sa vie quotidienne est perturbée. Le trouble anxieux peut être associé à des phobies spécifiques, celles des transports en commun par exemple ou celle des insectes. Les personnes concernées mettent parfois en place des stratégies d’évitement ou développent des comportements compulsifs. L’Assurance Maladie liste les nombreuses conséquences de l’anxiété : irritabilité, impulsivité, troubles de la concentration, troubles digestifs, fatigue, nausées, etc.
De l’importance du dépistage des troubles anxieux
D’après des données américaines, les troubles anxieux concernent plus de 40 % des femmes, au moins une fois dans leur vie et plus de 26 % des hommes. "Ils ne sont souvent pas reconnus dans les établissements de soins primaires et il y a des retards importants dans le démarrage du traitement", indiquent les auteurs de l’étude. Leurs travaux avaient pour objectif d’estimer la pertinence d’un dépistage plus étendu des troubles anxieux dans la population. A la suite de leurs conclusions, l’US Preventive Services Task Force conseille désormais, ‘sur la base d'un rapport de preuves’ que tous les adultes âgés de 18 à 64 ans soient soumis à un dépistage de l'anxiété. Ses auteurs insistent sur la nécessité "d’inclure les personnes enceintes ou post-partum". "L’USPSTF n'a pas trouvé de preuves suffisantes pour faire une recommandation pour ou contre le dépistage chez les personnes âgées", est-il précisé.
Dépistage des troubles anxieux : quelles sont les conséquences ?
Si le dépistage s’avère positif, les spécialistes recommandent de mettre en place une évaluation plus poussée. "Alors que la plupart des résultats de dépistage positifs à l'anxiété refléteront l'anxiété résultant d'un trouble mental pour lequel une évaluation psychologique plus approfondie est nécessaire, certains symptômes d'anxiété seront le résultat d'un état de santé physique (par exemple, une maladie de la thyroïde) ou d'un problème de mode de vie (par exemple, un excès de caféine ou tout autre stimulant) qui peuvent être pris en charge par un clinicien de soins primaires", observent-ils. Dans tous les cas, les chercheurs recommandent de réaliser systématiquement une évaluation clinique de la tendance suicidaire et de la dépression. Par la suite, différentes prises en charge pourront être proposées, notamment la psychothérapie ou le traitement par antidépresseur.