“Une comorbidité importante et une augmentation significative du risque d'un large éventail d'effets cliniques indésirables, dont certains sont potentiellement évitables” : voilà la conclusion de scientifiques qui ont étudié les effets de la perte auditive sur la santé.
Perte auditive : une étude réalisée sur plus de 4 millions de personnes
La perte d'acuité auditive, appelée surdité ou hypoacousie, est la diminution de la capacité à percevoir les sons (diminution de l'ouïe). On parle aussi de baisse de l'audition, indique l'Assurance Maladie.
Dans leur étude publiée dans The Lancet, les scientifiques expliquent que ce trouble, encore trop partiellement étudié, s'accompagne souvent de décès, d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral/accident ischémique transitoire, de dépression, de chutes, d'insuffisance cardiaque, de démence, d'escarres et de placement dans un établissement de soins de longue durée.
Ils ont mené leur étude sur une population de plus de quatre millions d’adultes résidant à Alberta, au Canada, entre le 1er avril 2004 et le 31 mars 2019, dont 3,2 % présentaient une perte auditive. Ils les ont suivi pendant plus de 14 ans.
La perte auditive s'accompagne de nombreux facteurs de risques
Les chercheurs expliquent cet excès de risque notamment par les barrières de communication entre les professionnels de la santé et les patients. En outre, le risque excessif de chutes que rencontrent ces patients peut être dû à une charge cognitive accrue, à une conscience réduite de l'environnement ou peut-être à un dysfonctionnement de la posture (proprioception) et du nerf vestibulaire, la branche du 8e nerf crânien contrôlant l'équilibre.
Pour d'autres résultats tels que l'accident vasculaire cérébral, le risque apparemment accru peut être lié à une comorbidité comme l'hypertension ou les maladies vasculaires.
D’après ces conclusions, les scientifiques suggèrent qu'un investissement accru et coordonné est nécessaire pour améliorer les soins prodigués aux personnes atteintes de perte auditive, qui représentent en France plus de 10 % de la population.