- Un gel, capable de résister à un découpage au scalpel et plus rigide que d'autres hydrogels de protéines, a été développé par des chercheurs canadiens.
- Chez des lapins, son implantation a entraîné une régénération du cartilage articulaire au bout de 12 semaines.
- L’équipe a aussi observé une croissance du tissu osseux similaire au tissu existant et un tissu régénéré proche du cartilage existant pour le groupe implanté avec le gel.
Le cartilage est un tissu essentiel qui permet d'assurer la fluidité des mouvements articulaires. Cependant, il est fragile et peut se détériorer avec le temps, l'âge ou à la suite de traumatismes. Sa détérioration peut non seulement provoquer des douleurs, mais aussi réduire la fonction des articulations, notamment du genou ou de la hanche, et potentiellement conduire à des maladies, telles que l'arthrite. Problème : "le cartilage ne se répare pas tout seul", a indiqué le Dr Hongbin Li, professeur au département de chimie de l'université de Colombie-Britannique (UBC).
Lésions articulaires : un gel composé de protéines qui est plus résistant
C’est pourquoi, avec son équipe, il a élaboré un gel biodégradable qui favorise la régénération du cartilage. Ce gel combine des propriétés rigides, résistantes, flexibles et souples, ce qui est essentiel pour une réparation efficace du cartilage. Les chercheurs ont réussi à entrelacer les chaînes de protéines qui composent le gel, ce qui lui confère une résistance à la compression, lui permettant de résister à un découpage au scalpel et de se montrer plus rigide que d'autres hydrogels de protéines existants. "Ces chaînes enchevêtrées peuvent se déplacer, ce qui permet de dissiper l'énergie, par exemple l'impact d'un saut, tout comme les amortisseurs des vélos", a expliqué le professeur canadien.
Des signes de réparation du cartilage articulaire 12 semaines après l'implantation
Lors d'implantations chez des lapins, le gel a montré des résultats encourageants, qui ont été publiés dans la revue Nature. Après douze semaines, les scientifiques ont observé une régénération notable du cartilage articulaire chez les petits mammifères. De plus, une croissance du tissu osseux similaire au tissu existant ainsi qu'un tissu régénéré proche du cartilage existant ont été observés pour le groupe implanté avec le gel.
L’équipe a signalé qu'une version plus rigide du gel a donné de meilleurs résultats qu'une version plus souple, probablement parce que la rigidité plus élevée est plus compatible avec les tissus osseux et cartilagineux, et qu'elle fournit ainsi un signal physique à l'organisme pour une régénération efficace.
Bien que ces résultats soient prometteurs, des tests supplémentaires sont nécessaires avant d'envisager des essais sur l'homme. Dans un communiqué, les chercheurs ont précisé que les prochaines étapes comprennent ces tests, l'affinement de la composition actuelle du gel et l'ajout d'indices biochimiques supplémentaires pour favoriser davantage la régénération cellulaire. "En optimisant à la fois les indices biochimiques et biomécaniques, nous verrons à l'avenir si ces nouveaux implants peuvent conduire à des résultats encore meilleurs", a conclu le Dr Hongbin Li.