En France en 2020, plus de 3,5 millions de personnes étaient traitées par médicament pour un diabète, soit 5,3 % de la population, selon Santé Publique France. Comparativement à la population générale, les personnes atteintes de cette pathologie sont plus à risque de développer des maladies cardio-vasculaire. Parmi les facteurs de risque, il y a le tabagisme, la dépression, une mauvaise alimentation, le manque d’exercice physique… Mais selon une nouvelle étude publiée dans la revue European Heart Journal, la solitude serait le facteur de risque le plus important.
La solitude, un facteur de risque pour les personnes diabétique
"La qualité des contacts sociaux semble être plus importante pour la santé cardiaque des personnes atteintes de diabète que le nombre", explique le professeur Lu Qi, principal auteur de ces travaux, dans un communiqué. Il définit la solitude comme liée à la qualité des contacts sociaux, tandis que l'isolement fait référence à la quantité.
"Nous ne devons pas minimiser l'importance de la solitude sur la santé physique et émotionnelle, poursuit-il. J'encourage les patients diabétiques qui se sentent seuls à rejoindre un groupe, un cours et d’essayer de se lier d'amitié avec des personnes partageant des intérêts communs.” Et ce, d’autant plus, depuis la crise de la Covid-19 et l’essor du numérique dans la société.
Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont étudié les données de 18.509 adultes âgés de 37 à 73 ans atteints de diabète mais sans maladie cardiovasculaire au départ. L’évaluation de la solitude et de l’isolement ont été mesurés via des questionnaires auto-déclaratifs. Vivre seul, voir ses amis ou sa famille moins d’une fois par mois et ne pas participer à une activité sociale au moins une fois par semaine étaient, par exemple, des facteurs d'isolement social à haut risque. Les chercheurs ont fixé des scores de solitude et d’isolement allant de 0 à 2.
La solitude est plus à risque que le tabac pour les maladies cardio-vasculaires
Ainsi, 61,1 %, 29,6 % et 9,3 % des participants avaient respectivement des scores de solitude de 0, 1 ou 2, tandis que 44,9 %, 41,9 % et 13,2 % avaient des scores d'isolement de 0, 1 ou supérieur 2.
Ensuite, pour mesurer le lien entre l’isolement, la solitude et les maladies cardio-vasculaires, les scientifiques ont suivi les patients pendant un peu plus de 10 ans. Ainsi, 3.247 participants ont développé une maladie cardiovasculaire. Les scientifiques ont observé que le risque de maladie cardiovasculaire était de 11 % et 26 % plus élevé chez les participants avec des scores de solitude de 1 ou 2. En revanche, les scores d'isolement social n'étaient significativement liés à aucun des résultats cardio-vasculaires.
En parallèle, les chercheurs ont évalué l’importance de la solitude par rapport à d'autres facteurs de risque. Celle-ci serait plus néfaste sur la santé cardiaque que la dépression, le tabagisme, le manque d’activité physique et une mauvaise alimentation.
“Les résultats suggèrent que demander aux patients diabétiques de parler de solitude devrait faire partie de leur évaluation standard, en orientant des personnes touchées vers des services de santé mentale”, conclut le professeur Lu Qi.