- Le Covid-long touche deux millions de personnes en France, toutes souffrent de symptômes persistants 4 semaines après l'infection.
- Certains scientifiques supposent que c'est lié à une réponse immunitaire persistante.
- Selon une nouvelle étude, celle-ci n'aurait pas de lien avec les formes longues de la maladie.
Deux millions de personnes souffrent d’une forme longue de Covid-19. Les symptômes sont multiples et persistent. "Il peut s’agir d’une fatigue physique et intellectuelle parfois écrasante, de difficultés respiratoires, d’un essoufflement, de douleurs musculaires ou articulaires, de problèmes digestifs, de troubles du sommeil, de pertes de mémoire, de difficultés de concentration", note l’Inserm. Pour l’heure, les scientifiques peinent à comprendre pourquoi certaines personnes développent cette forme longue de la maladie. Une récente étude publiée sur e-Life vient invalider une théorie répandue jusqu’ici, celle d’une réponse immunitaire persistante. Selon les conclusions des auteurs, cela n’est pas la cause du Covid long.
Covid long : une analyse réalisée auprès de patients non-vaccinés atteints de formes de gravité variable
Ces chercheurs, de l’université de Bristol au Royaume-Uni, ont collecté et analysé les échantillons de sang de 63 patients : tous avaient été hospitalisés pour une infection par la Covid-19, sous des formes légères, modérées ou sévères au début de la pandémie, avant que les vaccins ne soient disponibles. Ces prélèvements sanguins leur ont permis d’observer la réponse immunitaire à différents stades : à trois mois, huit et douze mois après l’hospitalisation. Les auteurs précisent que parmi ces patients, 79 % ont signalé au moins un symptôme persistant : l'essoufflement et la fatigue excessive étaient les plus courants.
La Covid-19 entraîne une inflammation persistante chez tous les patients
L'équipe a découvert que les réponses immunitaires à trois mois des patients présentant des symptômes graves affichaient un dysfonctionnement important. Selon les chercheurs, cela signifie que "l'inflammation peut persister pendant des mois même après qu'ils se sont remis du virus". Au fil du temps, cette inflammation se résorbait même chez les personnes atteintes de formes graves de la maladie. "À 12 mois, les profils immunitaires et les niveaux inflammatoires des patients atteints d'une maladie grave étaient similaires à ceux des patients légers et modérés", observent les auteurs. Les personnes atteintes de formes graves présentaient un nombre plus élevé de symptômes associés au Covid long, en comparaison aux patients atteints de formes légères et modérées. Les chercheurs n’ont observé "aucune association directe entre les symptômes du Covid long et les réponses immunitaires, pour les marqueurs qui ont été mesurés, chez aucun des patients après ajustement pour l'âge, le sexe et la gravité de la maladie". Ils ont aussi remarqué une activation prolongée des lymphocytes T trois mois après l’hospitalisation, mais selon leurs conclusions, elle n’est pas liée au SARS-CoV-2.
Covid long : d’autres recherches seront nécessaires pour comprendre ses causes
"Nos résultats suggèrent qu'une activation immunitaire prolongée et un Covid long peuvent être corrélés indépendamment, même avec un Covid-19 sévère, indique le Dr Laura Rivino, autrice principale de cette étude. Des études plus importantes devraient être menées sur un plus grand nombre de patients, y compris si possible des patients vaccinés et non vaccinés. (…) Comprendre si l'inflammation et l'activation immunitaire sont associées au Covid long nous permettrait de comprendre si le ciblage de ces facteurs peut être une thérapie utile pour cette maladie invalidante."