- La lamotrigine est un médicament indiqué dans le traitement de l’épilepsie et des troubles bipolaires.
- Elle peut engendrer de graves éruptions cutanées.
- Le risque est élevé dans les premiers mois de traitement.
Prudence si vous prenez un traitement anti-épileptique. L’agence nationale de sécurité du médicament alerte sur les effets secondaires d’un médicament, la lamotrigine. Commercialisée notamment sous le nom Lamictal, elle peut provoquer de graves éruptions cutanées.
Epilepsie : qu’est-ce que la lamotrigine ?
L’ANSM rappelle que la lamotrigine est indiquée dans le traitement de l’épilepsie et des troubles bipolaires. Les molécules qu’elle renferme permettent notamment de bloquer le glutamate, une substance à l’origine des crises d’épilepsie. Le médicament est prescrit uniquement sur ordonnance. Les effets secondaires graves qu’il peut provoquer se manifestent de la façon suivante : éruption cutanée ou rougeur, fièvre, symptômes pseudo-grippaux, gonflement du visage, apparition de ganglions, irritation de la bouche ou des yeux, bleus ou saignements inattendus, gorge douloureuse.
Le risque est plus élevé dans les premiers mois de traitement. "En cas d’association à l’acide valproïque ou ses dérivés (valpromide, divalproate), le risque d’éruption cutanée est augmenté compte tenu d’une interaction pharmacocinétique, ajoute l’ANSM. Cette association est déconseillée." Compte tenu des risques, l’ANSM précise qu’une carte patient est disponible dans la boîte et qu’il est important de la conserver sur soi.
Lamotrigine : quels sont les effets secondaires de ce médicament contre l’épilepsie ?
"Parmi les effets indésirables rares connus de ce médicament, des éruptions cutanées graves, pouvant conduire au décès, peuvent survenir, généralement dans les deux premiers mois de traitement, prévient l’ANSM. Il s’agit des syndromes de Stevens-Johnson, de Lyell (ou nécrolyse épidermique toxique) et du Dress (syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes systémiques)." Ces trois syndromes sont généralement provoqués par des médicaments. Celui de Stevens-Johnson et celui de Lyell sont les "deux formes du même trouble cutané potentiellement mortel, qui se caractérise par une éruption, une desquamation cutanée et des lésions ulcéreuses touchant toutes les muqueuses", indique le manuel MSD. Tous deux peuvent conduire au décès. Le syndrome de DRESS, pour Drug Rash with Eosinophilia and Systemic Symptoms, est caractérisé par une éruption cutanée et un oedème au niveau du visage. "La maladie, qui se manifeste généralement entre deux et huit semaines après l'administration du médicament incriminé, est le plus souvent associée aux anticonvulsivants, aux sulfamides antibactériens et à l'allopurinol, mais de nombreux autres médicaments ont également été mis en cause", note Orphanet. Ce syndrome aussi peut entraîner le décès.
Epilepsie : l’importance du traitement
Si vous prenez ce médicament, et que vous observez l’apparition de certains effets secondaires, l’ANSM recommande de consulter immédiatement un médecin ou de se rendre dans un service d’urgence.
L'Organisation mondiale de la Santé rappelle qu'en cas d'épilepsie, le traitement est essentiel. Il permet de maîtriser les crises. "Jusqu’à 70 % des personnes atteintes d’épilepsie pourraient ne plus avoir de crises grâce à une utilisation appropriée des médicaments antiépileptiques, estime l'organisation. L’arrêt du traitement antiépileptique peut être envisagé après deux ans sans crise et doit tenir compte des facteurs cliniques, sociaux et personnels pertinents." Environ 50 millions de personnes sont atteintes d'épilepsie dans le monde.