- Les cas de diabète de type 1 chez les enfants sont plus nombreux depuis le début de la pandémie de Covid-19.
- Le taux d’incidence de la maladie a augmenté de 14 % en 2020 et de 27 % en 2021, contre environ 3 % dans les années précédentes.
- Les causes de cette hausse sont encore inconnues.
La circulation de la Covid-19 est "très faible" en France. Santé Publique France l’indique dans un communiqué paru le 1 juillet. Mais si les cas sont moins nombreux, l’épidémie a laissé des traces et les scientifiques en découvrent encore de nouvelles. Dans la revue spécialisée JAMA, des chercheurs constatent que le diabète de type 1 touche davantage les enfants depuis le début de la pandémie.
Comment comprendre les liens entre Covid-19 et diabète de type 1 ?
"Des rapports font état d'une augmentation de l'incidence du diabète pédiatrique depuis le début de la pandémie de Covid-19, notent les auteurs en préambule. Compte tenu des limites des études individuelles qui ont examiné cette association, il est important de synthétiser les estimations des changements dans les taux d’incidence." C’était l’objectif de cette étude menée par ces chercheurs canadiens : comparer les taux d'incidence du diabète pédiatrique avant et après la pandémie. Pour y parvenir, ils ont réalisé une méta-analyse en s’appuyant sur 42 études réalisées sur le diabète de type 1 : au total, cela leur a permis de rassembler les données de près de 10.000 personnes.
"Cette étude a révélé que les taux d'incidence du diabète de type 1 chez les enfants et les adolescents étaient plus élevés après le début de la pandémie de Covid-19 qu’avant", constatent les auteurs. Pour l’année 2020, ils ont remarqué une hausse de 14 % du taux d’incidence du diabète de type 1 chez les enfants et les adolescents, et de 27 % pour 2021, en comparaison aux chiffres pré-pandémie.
Diabète de type 1 : quelles sont les hausses de cette augmentation liée à la pandémie de Covid-19 ?
Les chercheurs ne peuvent pas expliquer les causes de cette augmentation du taux d’incidence pour l’heure, mais ils formulent quelques hypothèses. Cela pourrait être une conséquence de l’infection par le virus : "l'augmentation de l'incidence peut être due à un mécanisme lié au système immunitaire", estiment-ils. Des études précédentes ont déjà montré que le virus pouvait agir sur des cellules productrices d’insuline, or le diabète de type 1 correspond à un déficit de production d’insuline qui entraine une augmentation de la glycémie.
La seconde hypothèse des chercheurs est liée aux confinements. Les enfants ont été moins contaminés par certaines infections pédiatriques fréquentes, ce qui pourrait avoir fragilisé leur système immunitaire et donc augmenter le risque de développer un diabète de type 1.
Diabète de type 1 : une maladie chronique en augmentation
Ce n’est pas la première fois que des chercheurs remarquent une augmentation des cas de diabète de type 1. D’après l’Inserm, la maladie représente environ 10 % des cas de diabète en France, mais l’institut observe que le nombre de personnes atteintes augmente de 3 à 4 % par an, et ce depuis vingt ans. "En outre, son apparition est de plus en plus précoce, avec une augmentation importante de la prévalence chez les enfants de moins de 5 ans, précise l’Inserm. Les raisons de ces évolutions sont inexpliquées à ce jour, mais certaines modifications de l’environnement et de son interaction avec le génome sont montrés du doigt : accroissement de l’âge maternel, type d’allaitement dans les premiers mois de la vie, facteurs nutritionnels, modification de la flore intestinale, exposition à des toxines… Le facteur le plus nettement mis en cause est à ce jour le taux d’infection par des entérovirus (échovirus ou coxsackie B)." Ces derniers sont notamment responsables de la méningite virale.
Quelle que soit la cause, il est important de consulter rapidement en cas de symptôme évocateur du diabète de type 1. " Le diabète de l’enfant ou de l’adolescent nécessite une prise en charge urgente, en général le jour même !" prévient l'Assurance Maladie. Chez l'enfant, cela peut être des envies fréquentes d'uriner, une soif anormale, un amaigrissement ou encore de la fatigue.