- Certains agrumes comme le pamplemousse ou le citron vert peuvent interagir avec des médicaments.
- Les agrumes renferment des furanocoumarines, des substances qui augmentent les taux sanguins de certains médicaments et bloquent les effets du CYP3A4, une enzyme responsable de la dégradation et de l’élimination des traitements médicamenteux dans l’organisme.
- Pour prévenir des risques d’interaction médicamenteuse avec le pamplemousse, il est recommandé de lire la notice de son traitement avec attention et/ou en cas de doute de demander l’avais à son pharmacien ou médecin traitant.
Lors de la saison estivale, il est généralement agréable de se désaltérer avec un jus de fruits frais. Ces boissons fruitées renferment également de nombreux minéraux et vitamines, qui sont très bénéfiques pour notre santé.
Cependant, des agrumes peuvent contenir des furanocoumarines, des substances contenues sous la partie blanche de leur écorce, qui peuvent interagir avec certains médicaments. C’est notamment le cas du pamplemousse, des oranges amères, des citrons verts, des bergamotes et des tangelos.
Le pamplemousse neutralise les effets d'une enzyme qui agit sur l'assimilation des médicaments
Comme l’a expliqué le Service Public d’information en santé sur sa plateforme en ligne, les furanocoumarines résistent à la cuisson. "Ainsi, les interactions entre pamplemousse et médicaments sont possibles avec le jus, avec le fruit frais, mais aussi avec des préparations en contenant, comme les confitures ou les écorces confites", peut-on lire dans le document.
Une enzyme, appelée cytochrome P450 3A4 (CYP3A4), est présente en grande quantité dans les parois de l’intestin et dans le foie. Elle favorise notamment la dégradation et l’élimination de certains médicaments dans le corps. Lorsque l’on consomme un pamplemousse ou un autre agrume, les effets du CYP3A4 sont toutefois neutralisés par les furanocoumarines, qui augmentent les taux sanguins de certains médicaments. "Dans le cas de la félodipine [ndlr un médicament contre l’hypertension], son passage dans le sang s’en trouve fortement augmenté : 200 à 250 ml de jus (un grand verre) bus quatre heures avant la prise de félodipine multiplient par quatre ses taux sanguins. Après trois verres de jus (un le matin, un le midi et un le soir), ces taux sont multipliés par cinq !", a précisé l’organisme gouvernemental.
Comment reconnaître une interaction toxique entre un médicament et le pamplemousse ?
En cas de consommation de pamplemousse, plusieurs médicaments peuvent devenir toxiques comme certains traitements prescrits contre l’excès de cholestérol, le paludisme ou les nausées et les vomissements.
Plusieurs signes peuvent alerter sur une interaction médicamenteuse après la consommation d’un pamplemousse ou d’un autre agrume renfermant des furanocoumarines. Le patient peut notamment présenter des troubles du rythme cardiaque et musculaires, une toxicité pour les reins et la moelle osseuse, ainsi que des caillots sanguins dans une veine.
Les recommandations pour prévenir des risques d’interaction médicamenteuse avec le pamplemousse
Avant de manger un quart de pamplemousse ou de boire un jus de fruit à base de cet agrume, mieux vaut consulter la notice du médicament lorsque vous suivez un traitement. Le risque d’interaction grave entre les deux y sera signalé. "Pour de rares médicaments, si ce risque existe, mais qu’il est faible, il se peut que cela ne soit pas indiqué sur la notice (…) En cas de doute, demandez l’avis de votre pharmacien ou de votre médecin traitant", a conseillé le Service Public d’information en santé.